Le projet de loi de finances pour 2012 est discuté dans un contexte très particulier, marqué par la crise des dettes souveraines, qui intervient à la suite de la grave crise économique que nous avons déjà connue en 2009.
Le budget du travail et de l'emploi contribue à l'effort de réduction des déficits publics. Les crédits avaient fortement augmenté en 2009 et en 2010, sous l'effet du plan de relance, ce qui explique, pour une grande part, la forte baisse constatée en 2012. Les mesures d'économie votées dans la loi de finances pour 2011, notamment celles qui touchent les services à la personne et la restauration, produisent également leurs effets cette année et entraînent une diminution des dépenses de l'ordre de 300 millions d'euros. Enfin, l'extinction de dispositifs de préretraite, la suppression de l'allocation équivalent retraite (AER) et de l'allocation en faveur des demandeurs d'emploi en formation (Afdef), entraînent mécaniquement une réduction des dépenses de 250 millions.
La baisse des crédits, à hauteur de 1,2 milliard, est donc la conséquence de décisions prises antérieurement. Elle n'empêchera pas le Gouvernement de mettre en oeuvre ses priorités en matière d'emploi et de formation.
Les mesures prises ces derniers mois, à commencer par le relèvement du quota d'apprentis dans les entreprises de plus de 250 salariés, ont permis de faire augmenter le nombre de jeunes formés en alternance de 5,5 % depuis le début de l'année. Le nombre de demandeurs d'emploi de moins de vingt-cinq ans a diminué de 2 % au cours de l'année écoulée, ce qui n'est pas un résultat spectaculaire mais marque néanmoins une tendance positive.
Les crédits alloués aux missions locales, au fonds pour l'insertion professionnelle des jeunes et aux écoles de la deuxième chance sont maintenus.
Le nombre de contrats aidés sera stabilisé, étant entendu que le recours à ces contrats ne me pose aucun problème de principe et qu'il faut savoir faire preuve de pragmatisme en ce domaine. Les contrats aidés permettent de remettre le pied à l'étrier à des chômeurs de longue durée. Leurs titulaires doivent bénéficier d'une formation dès le premier jour. Je souhaite également mobiliser les conseils généraux pour favoriser l'embauche en contrats aidés de titulaires du revenu de solidarité active (RSA).
Un effort important sera réalisé, en 2012, en direction des personnes handicapées puisque mille aides au poste supplémentaires vont être financées dans les entreprises adaptées.
Nous avons besoin d'un service public de l'emploi efficace pour assurer la transparence du marché du travail. De nouvelles orientations vont être données à Pôle emploi pour les trois ans à venir, avec l'objectif d'offrir un service personnalisé aux demandeurs d'emploi et de rendre l'institution plus réactive. Deux mille postes vont être redéployés des fonctions support vers l'accompagnement des demandeurs d'emploi.