Concernant l'AER, je rappelle qu'une allocation transitoire de solidarité (ATS), d'un montant identique, a été créée pour prendre en compte la situation particulière des demandeurs d'emploi qui étaient indemnisés par l'assurance chômage à la date du 10 novembre 2010. Si nous ne l'avions pas fait, nous aurions créé une injustice. L'ATS devrait bénéficier à 11 000 personnes et coûter 40 millions d'euros. Elle sera financée par redéploiement de crédits : un certain nombre de bénéficiaires de l'ASS vont désormais percevoir l'ATS, ce qui nous permettra de disposer d'une marge de manoeuvre sur le plan financier.
Mais nous voulons surtout créer les conditions d'un retour au plein emploi. On ne peut pas s'habituer à avoir un taux de chômage à 9 % dans notre pays. Le RSA doit contribuer à traiter le problème du chômage. La campagne présidentielle donnera l'occasion de comparer les propositions des uns et des autres sur ce sujet.
Sur Pôle emploi, j'ai une stratégie d'action par bassin d'emploi. On n'a pas besoin du même accompagnement selon que l'on est un chômeur de longue durée ou un jeune à la recherche de son premier emploi. Les sous-préfets sont chargés d'animer le service public de l'emploi local, au plus près du terrain. Les deux mille postes qui vont être redéployés à Pôle emploi proviendront des fonctions support et du redimensionnement des services aux entreprises. Cela va permettre d'augmenter de 40 % les moyens consacrés à l'accompagnement.
Pôle emploi a réussi à faire face à la montée du chômage et à verser les indemnisations sans retard. Mais le travail des agents manque de souplesse : la durée des entretiens est de trente minutes, or certains demandeurs d'emploi ont besoin d'un rendez-vous plus long. Par ailleurs, les agents assument trop de charges administratives et ont trop d'indicateurs de suivi à renseigner. Après une période de centralisation nécessaire pour réaliser la fusion, il faut également donner plus de pouvoirs aux agences locales, notamment en matière de formation, actuellement gérée par les directions régionales, afin de raccourcir les circuits de décision. En 2011, nous allons ouvrir 145 000 entrées en formation, dont certaines préparent directement à une embauche. Les formations prescrites par Pôle emploi doivent notamment permettre de répondre aux besoins des métiers en tension.
Jamais je n'ai critiqué les contrats aidés et je vous mets au défi de trouver une seule déclaration en ce sens de ma part...