En réponse aux différents orateurs, M. Claude Allègre a apporté les précisions suivantes :
- seuls, les glaciers de l'hémisphère Nord sont actuellement en train de fondre. Sous l'effet de cette évolution, le niveau des océans s'élève de 2 millimètres par an, soit 20 centimètres par siècle, ce qui est très éloigné des ordres de grandeur habituellement évoqués par les climatologues ;
- la fonte des glaciers de l'hémisphère Nord n'est pas liée à l'action de l'homme, mais répond à des évolutions du climat sur le long terme. A titre d'exemple, le Groenland était, au Moyen-Age, recouvert de prairies et de forêts ;
- le climat peut varier brutalement. Ainsi, au XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XVI, une forte canicule a causé la mort de plus de 40.000 personnes alors même que le climat était, à cette époque, assez froid en France ;
- le système climatique est complexe et instable ; dans ces conditions, il est impératif que l'homme soit en mesure de s'adapter à ses évolutions ;
- il est indispensable de mettre en place un plan en faveur de l'entretien des rivières françaises, dont l'une des mesures principales serait l'installation de petits barrages placés en amont des cours d'eau ;
- les associations écologistes ne sont pas guidées par un souci de protection de l'environnement, mais par une volonté de remise en cause plus générale du mode d'organisation de la société. A cet égard, il est primordial que le Grenelle de l'environnement débouche sur des mesures de nature à enclencher une dynamique positive en faveur de l'environnement et n'ait pas pour but de donner satisfaction à un courant de pensée politique qui a obtenu de si faibles résultats aux dernières élections ;
- il est impératif de promouvoir la récupération des gravats et du sable dans les cours d'eau. Une telle action éviterait de déstabiliser les espaces littoraux, puisqu'aujourd'hui, ces matériaux sont retirés en grande quantité des plages. Par ailleurs, ces activités d'extraction seront de nature à redynamiser l'industrie du bâtiment et des travaux publics et à réduire le trafic routier ;
- l'avenir du Gulf-stream est un sujet débattu au sein de la communauté scientifique entre ceux qui pensent que ce phénomène se ralentit, ceux qui réfutent cette évolution et ceux qui estiment que le Gulf-stream n'a, en tout état de cause, pas d'impact sur le changement climatique. Même si le Gulf-stream influençait le climat, les évolutions de son intensité ne seraient perceptibles qu'à très long terme ;
- il est nécessaire de s'interroger sur la composition du GIEC, qui comprend en son sein des personnalités qui n'ont plus effectué de recherches depuis 40 ans et, en tout état de cause, jamais dans le domaine du changement climatique ;
- la plupart des grandes découvertes scientifiques se font généralement contre le consensus général, comme le démontrent les critiques qui ont été émises en France à l'encontre d'Albert Einstein, quand celui-ci est venu faire des conférences à Paris, en 1933, sur la théorie de la relativité ;
- il est malvenu de remettre en cause le consensus sur le réchauffement climatique, comme l'a expliqué M. Richard Lindzen dans un article publié dans le Wall Street Journal, qui a indiqué que toute critique émise, aux Etats-Unis, à l'encontre de la théorie communément admise exposait son auteur à être privé de subventions publiques de recherche ;
- les technologies de capture et de séquestration du CO2 développées par les pétroliers présentent l'avantage de créer de la richesse et des emplois ;
- l'existence du crédit impôt-recherche est positive. Ce dispositif est cependant parfois détourné de son but principal, puisque certaines entreprises s'en servent pour financer des actions de développement. L'exemple américain pourrait être suivi en ce domaine, en exonérant totalement d'impôt les contrats de recherche passés par les entreprises avec des laboratoires ;
- contrairement à ce qui peut être pratiqué en France, il est plus important de soutenir le tissu de petites et moyennes entreprises innovantes, en particulier leurs activités de recherche, que les grandes entreprises ;
- le poids des cotisations sociales peut constituer un frein à la création d'entreprises. Il est donc impératif d'exonérer les entreprises nouvellement créées du paiement de ces cotisations pendant leurs premières années d'activité ;
- la situation de la recherche en France est paradoxale puisque le pays compte de nombreux chercheurs de très haut niveau, alors que les découvertes sont exploitées et valorisées par des sociétés américaines ou suisses.