Intervention de Claude Allègre

Commission des affaires économiques — Réunion du 17 octobre 2007 : 1ère réunion
Environnement — Changements climatiques - Audition de M. Claude Allègre membre de l'institut professeur à l'université de paris vii

Claude Allègre :

Après ces différentes interventions, M. Claude Allègre a apporté les éléments d'information suivants :

- dans les années 1970, la diminution de la couche d'ozone au dessus de l'Antarctique a été mise en évidence, les Américains accusant le Concorde d'en être responsable. Les scientifiques ont cependant démontré que les émissions de chlorofluorocarbures (CFC) étaient responsables de cette détérioration. L'entreprise Dupont de Nemours a alors élaboré des substituts aux CFC et a cédé gratuitement le brevet de cette innovation aux pays en voie de développement. L'utilisation massive de ces produits de substitution a ainsi permis d'interrompre ce phénomène et favorisé la reconstitution de la couche d'ozone ;

- dans les années 1970, les météorologues, à la suite des travaux d'Edward Lorenz ayant débouché sur l'élaboration de la théorie du chaos et de l'effet papillon, se sont aperçus qu'il était impossible de prévoir l'évolution du climat à une échéance supérieure à quatre ou cinq jours. Les météorologues se sont alors reconvertis dans la climatologie, sans avoir de connaissances très poussées en matière de géographie ;

- certains experts du GIEC commencent à émettre des doutes quant à la responsabilité de l'homme en matière de réchauffement climatique ;

- les objectifs définis lors du sommet de Kyoto n'ont pas été atteints, puisque les émissions de dioxyde de carbone ont triplé depuis cette date ;

- les vérités scientifiques mettent souvent quelques temps à s'imposer, à l'image de l'article fondateur sur la structure de l'ADN, qui n'a été exploité que quatre années après sa publication ;

- il appartient aux responsables politiques d'estimer s'il est nécessaire d'exagérer la vérité pour favoriser un changement des comportements au sein de la population, les scientifiques ayant, quant à eux, le devoir de ne présenter que des éléments solidement fondés. Toute stratégie s'appuyant sur l'exagération de la réalité présenterait un risque considérable d'inefficacité si les citoyens, conscients de cette exagération, en concluaient qu'aucun changement de comportement n'est en réalité nécessaire ;

- l'eau est le problème principal auquel est confrontée la planète. Au demeurant, le développement de certaines variétés d'organismes génétiquement modifiés (OGM), de maïs notamment, ont pour caractéristique de consommer le tiers de l'eau que consomment les variétés non modifiées. L'exploitation de ce type d'OGM pourrait ainsi apporter un début de solution à ce problème ;

- il convient de faire la différence entre deux phénomènes distincts : la montée du niveau des océans et l'effondrement du niveau des terres. Ainsi, comme l'a démontré Charles Darwin, les îles volcaniques ont vocation à disparaître sous le niveau des eaux sous l'effet de leur propre poids. Dans ces conditions, il est mensonger d'affirmer que les Australiens, par leurs pollutions, sont responsables de la disparition d'îles du Pacifique.

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