En tant que vice-présidente du groupe francophone à l'Unesco, je suis bien sûr très sensible aux atouts de la francophonie. Celle-ci repose sur une solidarité, une communauté de culture, une approche spécifique et le souci de continuer à faire entendre cette voix singulière. Voilà un bien précieux à préserver, y compris en France, pour que les Français s'appuient sur la francophonie. L'on peut d'ailleurs s'enorgueillir d'une telle dynamique, ce qui n'exclut la vigilance.
L'article 20 est-il ambigu, monsieur Ralite ? Mais cela est volontaire, c'est le lot de la diplomatie, et je crois que chercher à modifier l'article, ce serait ouvrir la boîte de Pandore, au risque d'encourager les véritables opposants à l'expression de la diversité culturelle à revenir à la charge. Personne ne sait comment serait tranché un conflit entre les règles de l'OMC et la Convention de 2005. Il est vrai que des accords bilatéraux peuvent chercher à contourner celle-ci, c'est un défi à relever et c'est bien pourquoi l'Union européenne et la France poursuivent cette stratégie consistant à intégrer ses principes chaque fois que c'est possible. Nous sommes dans un rapport de forces géopolitique, mais nous ne sommes pas seuls, et nous pouvons compter, au-delà de l'Europe, sur les pays de la francophonie pour équilibrer le débat.
La période serait-elle molle ? Le temps a été mis à profit pour préciser l'application de la Convention. La période ne semble pas atone aux pays en voie de développement, qui sont les plus mobilisés. Quant à la participation budgétaire de la France, on peut en effet souhaiter une augmentation de notre contribution, à proportion du leadership auquel nous prétendons.