a souligné que l'audition était l'occasion, pour son équipe et lui-même, de sensibiliser les pouvoirs publics sur la mission de son établissement et ses difficultés. Il a évoqué le contexte de création de l'Institut du monde arabe en 1980, à l'initiative de M. Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République, après les bouleversements qu'avait connus le monde arabe au cours de la décennie des années 70, et insisté sur l'originalité que représentait une fondation privée dont les fondateurs étaient des Etats. Il a observé que l'IMA faisait face, depuis sa création, à un double paradoxe : il avait rencontré depuis 20 ans un succès en termes d'audience avec un million de visiteurs chaque année, mais ces 20 années étaient autant d'années de déficit. Il a révélé qu'il était conscient au moment de sa nomination de la gravité de la situation financière de l'établissement, et qu'il lui faudrait se livrer à une opération de « sauvetage », puisqu'il ne voulait pas en devenir le « fossoyeur ». Il s'est félicité de ce que sa gestion 2007 se soit caractérisée par un retour à l'équilibre financier, et à un reflux de l'endettement, qui a été ramené de 15 millions à 6,5 millions d'euros aujourd'hui. Il a noté que les ressources propres représentaient près de 40 % de son budget, ce qui constituait un taux d'autofinancement très important pour un centre culturel.
Il a précisé qu'il avait mis en oeuvre la préconisation de la Cour des comptes visant à élaborer un contrat d'objectifs et de moyens, document stratégique sur lequel il avait beaucoup travaillé, et qui avait reçu l'accord du secrétaire général du ministère des affaires étrangères et des affaires européennes. Il a indiqué que ce contrat constituait un plan de redressement de l'IMA sur une période de 4 ans. Il a fait valoir les chantiers sur lesquels il s'était engagé, en notant que la concession du restaurant, qui bénéficiait d'un « emplacement extraordinaire », avait été renouvelée, et que son nouveau titulaire du contrat avait investi un montant d'1,2 million d'euros. S'agissant de la boutique du centre, il avait fait appel à un cabinet spécialisé pour optimiser son chiffre d'affaires. De même, il a eu recours à l'expertise des musées de France et de l'inspection générale des bibliothèques pour engager une réforme des deux piliers historiques de l'IMA que représentaient le musée et la bibliothèque. Il a enfin fait observer que la rénovation du bâtiment, en particulier de sa terrasse, était en cours ; le financement ayant été assuré par le mécénat des pays arabes.
Il s'est félicité de ce que la subvention de l'Etat ait été actualisée, puisque celle-ci n'avait pas évolué en niveau entre 1990 et 2006. S'agissant de la part de financement émanant des Etats arabes, il a rappelé qu'un de ses prédécesseurs, M. Camille Cabana, avait mis fin au système peu opérant de subventions annuelles pour inciter les Etats arabes à verser leurs arriérés de paiement à un fonds de dotation dont les intérêts, de l'ordre de 2 millions d'euros par an, contribuaient au fonctionnement de l'IMA. Il a précisé que ce fonds représentait aujourd'hui de l'ordre de 39 millions d'euros. La contribution des Etats arabes avait également permis de doter un fonds patrimonial pour financer la construction du bâtiment, même si à ce jour, cinq pays n'avaient pas versé leurs arriérés.