a précisé que le dernier colloque CEMI, organisé au mois de mai 2010, n'a, quant à lui, bénéficié d'aucun soutien de la part de l'industrie pharmaceutique. Ce colloque, « L'eau et les maladies infectieuses, enjeux du 21ème siècle », a fait intervenir des anthropologues afin de mieux saisir le comportement des individus dans le cadre de la mise en place de programmes de prévention, sujet qui n'est pas sans lien avec celui des difficultés rencontrées lors de la campagne de vaccination contre la grippe A.
a indiqué avoir également participé, depuis 2004, à différents groupes de travail sur la grippe constitués par le ministère de la santé, ainsi qu'à l'organisation de formations dans le cadre du plan de lutte « pandémie grippale », en collaboration avec l'AP-HP et le ministère de la santé.
Selon lui, l'échec de la campagne de vaccination est la principale leçon à tirer de la gestion de la pandémie de grippe A(H1N1)v.
Il a ensuite précisé la nature et le rôle du CLCG, mis en cause aujourd'hui.
Le comité est rattaché au ministère de la santé et n'est qu'un des nombreux acteurs concernés par la mise en oeuvre du plan « pandémie grippale », celui-ci étant géré de façon interministérielle. Sa création répondait au souci de l'OMS que tous les Etats membres se dotent d'un groupe d'experts national, ce qui a été fait en 1995, l'existence du CLCG ayant ensuite été officialisée par décret en 2008.
Le CLCG n'est pas un comité décisionnel. Le travail du comité technique des vaccinations (CTV) est effectué en partenariat avec le CLCG. Les avis du HCSP étaient dans un premier temps discutés par le CLCG, puis formalisés et votés par le CTV et validés par la commission « maladies transmissibles » du HCSP.
Le CLCG n'a participé qu'aux aspects médicaux du plan et n'a eu pour rôle que de donner des avis techniques médicaux et scientifiques, à l'exclusion de tout aspect économique, logistique et de communication. Ni les décisions, ni l'application des avis qu'il donnait n'étaient du ressort du CLCG.
Ce comité est multidisciplinaire : il rassemble des virologues, des épidémiologistes, des immunologistes, des pédiatres, des infectiologues, des médecins généralistes, des membres de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), des membres du comité technique des vaccinations (CTV), et comprend donc un certain nombre de cliniciens.
Il a émis des recommandations, sur saisine du ministère de la santé, à partir des données internationales disponibles. Ces avis, pris collectivement, étaient ensuite transmis aux autorités de tutelle. Il était précisé à chaque fois qu'ils étaient valables le jour de leur mise à disposition et susceptibles d'évoluer à tout moment en fonction de l'évolution de la pandémie.
Le CLCG n'était pas un comité des vaccinations, et il a travaillé principalement sur trois sujets : les mesures barrières, les traitements antiviraux et les vaccins.
a souligné que, comme cela a déjà été dit devant la commission d'enquête, un certain délai a pu s'écouler entre les avis et la prise des décisions, fondées sur ces avis, ce qui a pu conduire à certaines incompréhensions. Il a également regretté le manque de retour d'information sur les décisions prises à la suite des avis du comité.
Abordant ensuite l'action du CLCG pendant le déroulement de la pandémie, M. Olivier Patey a rappelé que c'était la première fois que l'on vivait une pandémie en temps réel, avec ses incertitudes et la nécessité d'adapter au jour le jour les stratégies de lutte.
La situation au début du mois de mai était encore confuse et les données disponibles parcellaires. On savait que l'on avait affaire à un virus de type H1N1, mais dont la composition génétique était une recombinaison inconnue à ce jour.
Pouvait-on par ailleurs parler d'un virus responsable de « grippettes », alors que des cas sévères nécessitaient la mise en place de techniques de réanimation particulièrement sophistiquées pour tenter de sauver des patients souvent jeunes ? Le virus a en effet aussi eu cette spécificité de toucher des patients jeunes ne présentant pas de facteurs de risques (20 % environ). Or les formes graves des grippes saisonnières concernent plutôt les sujets âgés. Dans le cas de la grippe A(H1N1)v, les personnes âgées, bien que semblant moins sensibles au virus pandémique, ont représenté près de 10 % des formes graves nécessitant une hospitalisation en réanimation.
a ajouté que certaines études expérimentales montraient que le virus A(H1N1)v atteignait l'arbre respiratoire inférieur, ce qui pouvait expliquer la gravité des formes pulmonaires observées chez certains patients. C'était la première fois que des atteintes respiratoires aussi sévères étaient observées au cours d'infections grippales.
Par ailleurs, certaines résistances à l'oseltamivir pouvaient également être craintes.
C'est donc dans ce contexte qu'il a fallu faire évoluer les propositions vaccinales du CLCG qui, a-t-il souligné, sont à distinguer des décisions politiques qui font intervenir bien d'autres éléments, notamment sociétaux et économiques.