Intervention de Jean-François Delfraissy

Commission d'enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A — Réunion du 2 juin 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-François delFraissy directeur de l'institut de microbiologie et des maladies infectieuses à l'institut national de la santé et de la recherche médicale inserm

Jean-François Delfraissy :

a rappelé deux aspects des mutations des virus de la grippe : il y a, d'une part, les mutations habituelles, partiellement prévisibles et, d'autre part, des phénomènes de cassure, imprévisibles, qui peuvent se traduire par l'apparition de nouveaux variants. L'histoire de la grippe montre aussi qu'il y a à la fois de nouvelles souches et des anciennes qui peuvent circuler à nouveau en mutant légèrement. Chaque saison, il y aura un virus dominant, mais d'autres peuvent circuler.

Les souches de la grippe espagnole et de l'épidémie américaine de 1976 sont proches de celle qui a causé la pandémie que nous venons de connaître, mais sans être identiques. On peut donc dire que le virus n'était pas complètement nouveau, mais cela ne veut pas dire que nous le connaissions complètement.

En mai 2009, on s'est reporté à l'histoire et aux facteurs de la grippe espagnole, qui est plus complexe qu'on peut le croire. Par exemple, la dénutrition, due à la Première guerre mondiale, passe pour l'un des facteurs de pénétration et de gravité de la maladie, mais sa diffusion dans l'hémisphère sud oblige à nuancer cette analyse.

a par ailleurs noté que si, comme le relevait M. François Autain, président, le virus H1N1 était plus proche de celui de la grippe espagnole que du virus H5N1, ce rapprochement, à la fin d'avril 2009, n'était guère rassurant : on ne pouvait pas faire référence à la grippe espagnole et présenter l'épidémie à venir comme bénigne.

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