Intervention de Marc Otte

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 2 octobre 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Marc Otte représentant spécial de l'union européenne pour le processus de paix au moyen-orient

Marc Otte, représentant spécial de l'Union européenne pour le processus de paix au Moyen-Orient :

a souligné que si Israël avait pu penser gérer la situation, notamment sous la protection américaine, les choses avaient évolué. Il a noté que ce n'était pas la menace militaire, mais l'argument démographique qui avait modifié les positions de la droite israélienne. La guerre du Liban de l'été 2006 et l'émergence de l'Iran, perçue comme une menace stratégique, ont fait apparaître l'opportunité d'un accord avec les Etats arabes, qui nécessite le règlement de la question palestinienne.

Il reste que le coût politique pour le premier ministre israélien augmente en proportion du nombre de colons qui seraient affectés par un compromis territorial, mais que l'idée de deux Etats dans l'intérêt d'Israël progresse. Il importe de ne pas laisser seuls les partenaires de la négociation et de leur offrir des garanties de sécurité. La fin de la colonisation n'est pas seulement une exigence arabe ; elle est la condition du retour à un compromis territorial acceptable. Le président américain a rappelé que sa conception de l'Etat palestinien supposait une continuité territoriale. Tout en acceptant que les évolutions soient progressives, il faut que les intentions se manifestent concrètement sur le terrain, au moins par le gel de la colonisation et une plus grande liberté de mouvement pour les Palestiniens, comme prélude d'une solution globale. Il a souligné la nécessité de prendre en compte la Syrie dans un processus que ce pays est en mesure de bloquer s'il n'y est pas impliqué.

Parallèlement, l'appui à la capacité de l'Autorité palestinienne de maintenir l'ordre public est une demande palestinienne. La seconde priorité est le soutien budgétaire, qui ne doit pas seulement peser sur les contribuables européens. La troisième priorité est le développement, qui suppose de s'éloigner d'un modèle reposant sur la fonction publique, au profit du développement du secteur privé.

Evoquant la destruction par Israël des infrastructures érigées sur fonds communautaires, M. Marc Otte a estimé que l'Union européenne ne devait s'en prendre qu'à elle-même si son manque de fermeté avait encouragé la désinvolture israélienne à cet égard. Il a également rappelé qu'il revenait à la puissance occupante, en application du droit international, d'assurer la prise en charge d'un certain nombre de services publics. Il a exprimé ses doutes quant à la capacité de l'Union européenne à maintenir ses engagements financiers au niveau actuel de façon durable, dans un contexte de maîtrise du budget communautaire.

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