Les incertitudes demeurent importantes. Parmi les éléments positifs, signalons que les Etats qui ne sont pas sous le feu d'attaques immédiates peuvent persuader les marchés qu'ils vont réduire les déficits de manière progressive, sans entamer la croissance ni compromettre la paix sociale. Les évolutions de la parité de l'euro sont bienvenues, quoique leurs effets sur les exportations ne soient ni automatiques ni immédiats. Pour exporter, encore faut-il produire dans la zone euro. Les Airbus, par exemple, comportent une très importante part américaine et remplacer des composants très spécialisés par des éléments fabriqués dans la zone euro ne se décrète pas du jour au lendemain. En outre, les entreprises exportatrices se couvrent et si elles ont travaillé en fonction des parités 2009, en sortir n'est pas automatique.
On connaît les éléments négatifs : tout est affaire de dosage. Chaque Etat a une situation particulière : ainsi, le Portugal a déjà réalisé des efforts importants, ce qui n'est pas le cas de la France. Si un réglage fin est délicat, le maintien des divergences des Etats périphériques rejaillirait sur l'économie réelle. Sortir de l'incertitude requiert de relire ou de réformer le pacte de stabilité et de croissance. La Commission européenne comme le groupe Van Rompuy ont émis des propositions. Il appartient à chaque Etat de réorganiser ses propres procédures afin de renforcer l'efficacité et l'homogénéité de la zone euro. Les sanctions ont été évoquées tout à l'heure : y a-t-il des règles sans sanctions ?
Nos dirigeants ont à résoudre une crise de confiance et de gouvernance. Cela passe par le renforcement de l'Eurogroupe, seule instance légitime de surveillance multilatérale...