Intervention de Didier Boulaud

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 9 novembre 2010 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2011 — Audition du général jean-paul palomeros chef d'état-major de l'armée de l'air

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

L'armée de l'air a eu raison de faire vite sur la deuxième composante de la force de dissuasion. Je ne suis pas certain que cette deuxième composante aurait survécu aux mesures d'économies actuelles. Sur les exportations, le chef d'état-major des armées, l'Amiral Guillaud, vient d'effectuer un déplacement en Inde pour y préparer la visite du Chef de l'Etat. Savez-vous si l'accord sur la rénovation des Mirage a des chances d'être conclu et quid de la vente de nos précieux Rafale ?

Jean-Paul Palomeros, chef d'état-major de l'armée de l'air - S'agissant de la rénovation de la composante aéroportée, il ne s'agit pas d'une opportunité. C'est un travail de longue haleine qui s'est étalé sur deux décennies et qui a survécu à plusieurs alternances politiques. Du reste, la seconde composante était historiquement la première. Elle a été voulue par le général de Gaulle. Sa rénovation a été conduite dans le respect des coûts, des délais, et des exigences techniques, ce qui mérite d'être souligné. Pour ce qui est du Rafale, nous avons fait la démonstration de l'efficacité du Rafale partout où cela était nécessaire. Nous venons d'effectuer des manoeuvres aux Emirats Arabes Unis dans le cadre de l'exercice ATLC. L'avion a démontré sa parfaite efficacité et rien ne vaut la démonstration faite sur place auprès des clients. Ceci étant, l'exportation d'un avion de combat est extraordinairement compliquée, et comporte des paramètres qui ne sont pas que technologiques. Il y a la confiance réciproque entre l'acheteur et le vendeur, la stratégie d'ensemble et les retours industriels. Le Rafale est en opérations. Il montre nos capacités et nos savoir-faire. Il y va de notre intérêt collectif qu'il s'exporte et cela n'est pas seulement un problème de vase communiquant entre cette flotte et la rénovation du 2000D. Le Rafale est un avion incroyablement efficace et polyvalent. Nous l'avons déployé cet été au Moyen Orient dans le cadre d'une campagne « temps chaud » destinée à tester sa capacité de résistance aux températures élevées, par plus de 50° à l'ombre. Tout cela a donné d'excellents résultats : sa disponibilité opérationnelle était de 98 %. Ce ne sont donc pas les performances du Rafale qui sont en cause. Mais plutôt le poids des Etats-Unis présents sur tous les marchés et les questions industrielles et financières.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion