Intervention de Rémy Pflimlin

Commission des affaires culturelles, familiales et sociales — Réunion du 11 mars 2009 : 1ère réunion
Presse — Audition de M. Rémy Pfimlin directeur général des nouvelles messageries de la presse parisienne

Rémy Pflimlin, directeur général des Nouvelles messageries de la presse parisienne :

a rappelé tout d'abord les grands principes fixés par la loi Bichet, notamment :

- la liberté de distribution d'un titre de presse, sachant que les titres faisant l'objet d'une distribution groupée doivent nécessairement y recourir dans le cadre d'une coopérative ;

- et l'égalité de traitement, laquelle empêche cependant la promotion des titres. Cette situation a pour inconvénient l'amoncellement des journaux dans les points de vente, qui ne facilite pas la recherche de l'acheteur potentiel et ne suscite pas l'envie de lire la presse.

Après avoir précisé que les coopératives détenaient 51% des NMPP et le groupe Hachette 49 %, M. Rémy Pflimlin a indiqué que la réflexion menée en 2007 par les éditeurs de presse avait conduit ces derniers à arrêter un plan stratégique, intitulé « Défi 2010 », dont l'objectif est de participer à la redynamisation des ventes de presse en France, tout en réduisant les coûts.

Il a précisé que ce plan « Défi 2010 » recouvrait quatre axes de propositions, également reprises dans le cadre des Etats généraux de la presse et du discours du Président de la République :

- créer des points de vente afin de renforcer leur proximité des lecteurs ;

- augmenter la rémunération des marchands de journaux ;

- améliorer la gestion des assortiments et limiter la quantité des journaux présents dans les points de vente ;

- développer les techniques de vente.

Afin de poursuivre la hausse de la rémunération des diffuseurs, dont le taux varie actuellement de 20 à 22%, il a relevé que des économies d'exploitation devront être réalisées au travers d'un plan industriel. La fermeture des ateliers, qui devra permettre une plus forte industrialisation, devrait conduire à 300 suppressions de postes. Il a souligné que l'effet des récentes hausses de rémunération se trouvait cependant effacé par les effets conjugués de la crise économique, qui suscite une baisse des ventes, et de l'explosion du numérique, qui entraîne un changement des comportements. A cet égard, si le papier reste le support le plus mobile et celui de l'apprentissage de la lecture, les éditeurs doivent veiller à adapter les contenus au support papier.

a indiqué que, après avoir enregistré la fermeture annuelle d'environ 500 points de vente depuis quinze ans (surtout des commerces traditionnels), le réseau s'était enrichi de plus de 570 nouveaux commerces en 2007 et de près de 100 en 2008. Il a relevé que les diffuseurs étaient confrontés à un problème de transmission de leurs commerces, récemment aggravé par des difficultés de financement.

Evoquant ensuite la situation des magasins de journaux situés en centre-ville, difficile en raison du montant des pas-de-porte et des loyers, il a jugé que les kiosques constituaient une réponse adaptée, qui souffre cependant de la lenteur du processus d'ouverture (de 1 à 3 ans), qu'il conviendrait d'accélérer.

Outre l'indispensable modernisation des magasins de proximité, afin notamment de renforcer leur attractivité, il a souligné la nécessité d'apporter aux diffuseurs des ressources complémentaires à la vente de titres de presse, au travers de la diversification des produits proposés (librairie, papeterie, mais aussi produits liés à l'économie numérique tels que des clés USB).

Le directeur général des NMPP a fait valoir que le coût de distribution de la presse en France était dans la moyenne des coûts européens et que la France bénéficiait à la fois d'un savoir-faire logistique et d'un dispositif permettant de rémunérer l'éditeur, même en cas de défaillance du marchand de journaux. En revanche, il a estimé que des économies devaient être réalisées au stade de la messagerie (dit niveau 1) et du grossiste (dit niveau 2).

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