Nous sommes heureux de pouvoir expliquer la situation depuis l'annonce, par le Président de la République, de l'installation de la Maison de l'Histoire de France sur le site parisien des Archives nationales. L'intersyndicale que nous représentons souhaite rappeler qu'il n'est pas question de contester le principe d'une Maison de l'Histoire de France, même si la structure choisie - une fédération de musées - mérite une explication en profondeur. Ce que les archivistes contestent, c'est la localisation de cette institution, pour quatre raisons :
- les Archives nationales constituent un service de l'État de nature régalienne qui a la responsabilité de l'ensemble des archives des administrations centrales de l'État et plus particulièrement des ministères, à l'exception des ministères de la défense et des affaires étrangères qui ont la maîtrise de la gestion de leurs archives. De telles missions nécessitent une bonne lisibilité de notre institution qui ne peut ainsi se mélanger avec une autre sans grand point commun ;
- les Archives nationales font l'objet actuellement d'une restructuration qui concerne les sites de Paris, de Pierrefitte et de Fontainebleau, la répartition des documents entre ces sites ayant été entérinée à la suite d'une réflexion de plusieurs années ayant permis de définir un projet scientifique, culturel et éducatif dont la réalisation était programmée de 2013 à 2016. Ce projet s'appuie sur le redéploiement des fonds anciens des Archives nationales et sur la rénovation des magasins dont certains doivent être abandonnés pour cause d'insalubrité. Le projet de la Maison de l'Histoire de France vient contrecarrer cette réorganisation optimale des documents des Archives nationales ;
- ce que nous comprenons, d'après ce qu'a dit Jean-François Hébert rencontré hier, c'est que la Maison de l'Histoire de France offrirait des parcours permanents et des expositions temporaires, ce qui remettrait en cause un pan de la valorisation culturelle des Archives nationales alors qu'il constitue un des objectifs de notre institution ;
- l'obligation de sécurité et de sûreté qui incombe au service régalien des Archives nationales ne peut être respectée dans le cadre de l'installation de la Maison de l'Histoire de France. En effet, les magasins des archives communiquant tous entre eux, il ne peut être envisagé de prévoir des parcours du public dans certains d'entre eux sans porter atteinte à la sécurité du quadrilatère des Archives nationales.