Le fond du dossier « Maison de l'Histoire de France » est l'explosion d'un projet antérieur. Les besoins des Archives nationales devant la saturation de leur dépôt ont conduit dès le début des années 1990 à étudier des moyens nouveaux.
Il avait été envisagé la création d'une Maison de la Ve République, projet qui avait avorté en son temps. Déjà, à l'époque, un certain nombre de besoins et de nécessités avaient ainsi pu être appréciés à leur juste mesure par les autorités ministérielles.
L'institution des Archives de France est fort mal dotée malgré les annonces faites en 2004 par MM. Jacques Chirac et Jean-Jacques Aillagon.
Lors d'une récente rencontre avec M. Jean-François Hébert, il nous a indiqué que la Maison de l'Histoire de France ne revendiquait rien et qu'il s'agissait d'élaborer un projet scientifique et culturel. Cependant, le Président de la République, dans son discours de Lascaux, a précisé que ce projet nécessiterait de disposer de 10 000 m² de surface pour assurer ces missions.
Cela nous renvoie à notre quotidien et au plan de renforcement des archives tant en capacité de stockage qu'en emplois.
Les emplois votés depuis 2006 ne sont pas physiquement pourvus dans les services. Les 10 000 m² nécessaires pour la Maison de l'Histoire de France viennent amputer les surfaces dont nous avons besoin pour assurer toutes nos missions. Les centres d'archives sont totalement saturés, notamment le site parisien. Il n'y a pas d'espaces libres ou libérés. Huit à dix kilomètres linéaires d'archives des notaires parisiens sont déjà en souffrance. Il n'est pas possible de conserver des documents dans des caves inondables, dans des combles, dans tout espace qui n'est pas respectueux de leurs bonnes conditions de conservation.
Les archives ne deviennent un élément patrimonial qu'à la fin d'un long processus. Le fait d'amputer les capacités de stockage a pour conséquence de nous empêcher d'exercer notre mission première, qui est la collecte des archives.
La Maison de l'Histoire de France contrecarre un projet qui vient de très loin ; elle supprime les moyens d'une institution qui était déjà en danger. Nous sommes en campagne pour alerter le plus grand nombre de nos concitoyens des dangers sous-jacents de ce projet et de son implantation sur le site des Archives nationales.