Nous avons organisé une réunion publique le 14 octobre dernier qui avait pour thématique : « Faut-il une Maison de l'Histoire de France et ses conséquences pour les Archives ». Nous avions invité un certain nombre d'amis historiens, intellectuels et personnalités avec lesquels nous entretenons des relations. Vous faites référence à une tribune parue dans Le Monde d'une dizaine d'historiens qui appellent à la suspension du projet. Nous avons fait très attention à rester dans un cadre syndical strict. Sur la question du contenu du projet, nous avons décidé de ne pas nous substituer au débat autour de la Maison de l'Histoire de France. Un certain nombre d'historiens parmi les plus illustres sont tout à fait d'accord avec nous sur la question de l'implantation pour reconnaître qu'il s'agit d'un drame pour les Archives nationales.
Il faut savoir qu'aujourd'hui 93,5 kilomètres linéaires d'archives sont conservés sur le site historique des Archives nationales. Après la mise en oeuvre du projet qui date d'une dizaine d'années, nous devions disposer pour les trente prochaines années d'une capacité de 75 kilomètres linéaires d'archives, sauf que le projet de Maison de l'Histoire de France a pour conséquence de nous priver de 30 kilomètres linéaires sur ces 75 kilomètres. Il n'y a pas la place pour deux institutions sur le quadrilatère à moins de remettre en cause l'équilibre général du plan de renforcement des archives.
Sur le fond, il ne nous appartient pas de nous positionner d'un point de vue idéologique. Nous sommes en contact étroit avec des historiens, des intellectuels et des personnalités. Nous développons un grand nombre d'arguments à caractère scientifique et archivistique. En face de nous, nous avons des interlocuteurs qui méconnaissent totalement le monde des archives. Ils ne nous convainquent pas sur la possibilité de faire cohabiter ces deux institutions.