Intervention de Frédéric Mitterrand

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 9 novembre 2010 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2011 — Audition de M. Frédéric Mitterrand ministre de la culture et de la communication

Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication :

Je reviens un instant sur la « culture pour chacun ». Le document publié par Le Monde n'était qu'une réflexion adressée aux DRAC et destinée à ouvrir un débat. L'idée de « culture pour chacun » est fondée sur plusieurs constats : certaines pratiques culturelles déclinent - l'inventaire du ministère l'a établi - ; beaucoup de gens de milieux modestes restent intimidés à l'idée d'aller au théâtre ou de visiter une exposition ; la diversité culturelle progresse, comme l'a montré le concert organisé cet été à la Villette pendant le ramadan, qui a attiré 18 000 jeunes ; Internet et le numérique ouvrent de nouvelles possibilités d'enrichissement ; les associations se multiplient, et j'ai par exemple rencontré à Lens de jeunes chtis marocains qui réalisaient un film sur leurs parents. Je ne plaide nullement pour le chacun pour soi ! La « culture pour chacun » ne s'oppose pas à la « culture pour tous ». Il y a en France un réservoir de besoins culturels auxquels nous ne répondons pas ! Tous les ministres successifs se sont attelés à ce problème : je songe par exemple au remarquable rapport Trautmann sur l'exclusion culturelle ; mais la société évolue vite, et il faut sans cesse remettre l'ouvrage sur le métier. Le forum des associations en janvier sera l'occasion d'échanger.

Je reconnais que le changement de maquette rend ce budget difficile à lire, mais il a fallu tenir compte de certains changements culturels, en déplaçant la rubrique relative au livre et en allouant des ressources supplémentaires au CNC, dont les missions s'élargissent. La maquette ne changera plus à l'avenir.

Je ne puis vous apporter de réponse précise pour l'instant sur les bourses d'étudiants, mais il me semble qu'une partie des crédits ont été transférés aux écoles qui alloueront elles-mêmes les bourses. Quant aux pratiques amateurs, leur budget global augmente en fait de 3 millions d'euros : les fonds destinés à la vidéo et aux images animées ont été transférés au CNC.

Je remercie M. Plancade de son appréciation élogieuse. C'est surtout sur Internet que nous avons fait de la publicité pour la carte musique, destinée à des internautes.

Je tâcherai de faire en sorte que la publication du décret sur les diplômes des écoles d'art ne soit pas une nouvelle fois retardée, comme la signature des contrats de M. de Mesmaeker dans Spirou !

L'un des privilèges du ministre de la culture est de repérer de grands serviteurs de la vie culturelle de l'État : Laurent Bayle est l'un d'entre eux. Grand mélomane et visionnaire, il a tout mon soutien pour la direction de la philharmonie.

Au sujet du spectacle vivant, l'État n'hésite pas ! J'ai réussi à obtenir le maintien à l'identique des crédits, alors qu'une baisse de 10 % était annoncée. Certes, l'inflation et l'augmentation des charges diminuent les ressources dont les opérateurs disposeront réellement. Mais je suis persuadé qu'il est possible de dégager des marges budgétaires, par exemple en rentabilisant, si j'ose dire, certaines productions : il est anormal qu'un spectacle qui a coûté fort cher ne soit donné que quatre ou six fois. Songez à Jérôme Savary ou à Jean-Michel Ribes qui donnent des dizaines de représentations de leurs spectacles !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion