Djibouti a effectivement été l'objet des convoitises de Siad Barre au moment du projet de la Grande Somalie, projet qui lui-même avait eu peu d'échos au sein de la population somali, majoritaire, de Djibouti.
Aujourd'hui, la politique de Djibouti est de capitaliser sur son emplacement stratégique à l'embouchure du golfe d'Aden, avec la protection du parapluie sécuritaire français. La présence de forces militaires américaines en territoire djiboutien est liée à la présence militaire française. Les Américains ont établi une base qui leur permet de faire de la coopération sécuritaire et de lutter contre le terrorisme dans la région.
Djibouti tire bénéfice de son statut de bon élève de la communauté internationale dans la lutte contre la piraterie (toutes les forces navales de la région font escale à Djibouti), et dans la lutte contre le terrorisme, en étant un facilitateur de toutes les négociations internationales visant à la restauration d'un Etat en Somalie.
Djibouti ne craint pas la restauration d'un Etat en Somalie, d'autant plus que les membres du GFT ont abandonné toute idée de pansomalisme. Les craintes de Djibouti tiennent plus à une extension de l'islamisme sur son territoire et aux potentielles frappes terroristes. Djibouti pourrait payer le prix sécuritaire de son rôle dans la région. C'est en effet un acteur très positif, et Al Shabaab en a fait une de ses cibles prioritaires en tant qu'ennemi de l'islam et apostat.