Intervention de Jean de Gliniasty

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 octobre 2010 : 2ème réunion
Audition de M. Jean de Gliniasty ambassadeur de france en russie et communication de M. Patrice Gélard président du groupe d'amitié france-russie du sénat

Jean de Gliniasty, ambassadeur de France en Russie :

Le Conseil de sécurité, que dirige Nikolai Patrouchev, ancien du KGB, émet tous les trois à quatre ans un rapport sur les orientations stratégiques. Le dernier rapport, publié en février 2010, met l'accent sur des thèmes transversaux : terrorisme, intégrisme islamiste, non-prolifération, ainsi que sur des sujets de société : drogue, délinquance, décomposition sociale.

C'est à tort que l'on a cru pouvoir déduire, à la lecture de ce rapport, que la Russie considérait l'Otan comme une menace. En réalité, c'est l'élargissement de l'Otan, et non l'Otan elle-même, qui préoccupe la Russie.

Quant à l'armée russe, elle reste encore très délabrée. Avec la guerre en Géorgie, la prise de conscience a été brutale pour les autorités russes. La Russie consacre moins à sa défense que la France en pourcentage du PIB, or son PIB est plus faible que le nôtre, et son armée plus nombreuse... Les choses ont été reprises en main, avec la nomination de M. Anatoly Serdioukov comme ministre de la défense : pour la première fois, c'est un civil, et un comptable, qui est nommé à ce poste. En un an, 250 000 officiers ont été licenciés ! Nous sommes en première ligne pour les ventes de matériel, mais l'Allemagne et les États-Unis sont aussi sur les rangs.

Au bout du compte, l'armée russe reste l'une des plus importantes d'Europe, avec 800 à 850 000 hommes, mais demeure une armée de conscription.

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