Intervention de Dominique Braye

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 12 février 2008 : 1ère réunion
Plan en faveur des banlieues — Audition de mmes christine boutin ministre du logement et de la ville et fadela amara secrétaire d'etat chargée de la politique de la ville sur le plan en faveur des banlieues

Photo de Dominique BrayeDominique Braye :

Après s'être félicité des mesures annoncées, M. Dominique Braye a relevé que les ministres seraient toutefois jugés à l'aune de leurs résultats sur le terrain. Il a observé, à ce sujet, que la mise en oeuvre des mesures incombait bien souvent aux successeurs des ministres qui les ont décidées, citant à cet égard l'exemple de la loi relative au droit au logement opposable (DALO), dont il a souligné les difficultés de mise en oeuvre concrète. Il s'est ensuite déclaré satisfait de l'introduction d'une logique du « donnant-donnant » et a salué la prise en compte du caractère interministériel de la politique de la ville, regrettant que, trop longtemps, les ministres concernés par cette question aient été isolés. Réagissant sur la question de l'éducation, il a jugé nécessaire de pouvoir disposer des meilleurs enseignants dans les quartiers les plus en difficulté et a souhaité savoir quelles mesures, notamment financières, étaient envisagées pour attirer les meilleurs d'entre eux dans ces quartiers.

Revenant sur l'annonce de 4.000 nouveaux policiers dans les quartiers en difficulté, il a souligné que les principales victimes de l'insécurité étaient les populations mêmes de ces quartiers. Citant l'exemple du Val Fourré, quartier dans lequel aucun propriétaire ne souhaite disposer d'une place de parking hors de la vue de son appartement, il a déploré que la délinquance et les trafics soient souvent la « première école » pour de nombreux jeunes. Estimant en outre que le langage était un facteur clef dans l'intégration républicaine, il a observé que le « savoir-être » était au moins aussi important que les compétences dans la recherche d'un emploi, et souhaité en conséquence que l'on s'adresse aux jeunes, en particulier lorsque l'on occupe une fonction ministérielle, dans un français irréprochable.

Abordant ensuite les écoles de la deuxième chance, il a indiqué que l'ouverture de ce type d'école était programmée à Trappes et à Mantes-la-Jolie pour septembre 2009 et a relevé que le coût d'un élève, environ 9.000 euros, n'était pas plus élevé que dans un « collège classique ». Il a toutefois regretté l'obligation dans laquelle se retrouvent souvent les collectivités territoriales de devoir pallier le caractère tardif des subventions du Fonds social européen (FSE) et a demandé si des mesures étaient envisagées pour les communes les plus pauvres, qui n'ont souvent pas les moyens financiers suffisants pour avancer les frais. M. Dominique Braye a enfin demandé si la déclinaison de la loi DALO sur le terrain ne risquait pas de porter atteinte à la mixité sociale.

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