A l'invitation de M. Josselin de Rohan, président, M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, a tout d'abord évoqué la situation à Madagascar.
Il a estimé qu'après trois mois de crise politique au cours desquels on avait compté près d'une centaine de victimes, Madagascar avait connu ces derniers jours une situation empruntant tout autant à la révolution qu'au coup d'Etat, puisque la légitimité du président Marc Ravalomanana, réélu régulièrement en 2006, pouvait difficilement être contestée. C'est pourquoi la France était restée soucieuse de ne pas prendre parti et d'apaiser les tensions, en s'en tenant à un soutien au respect de l'ordre constitutionnel.
Face à l'aggravation de la crise, le président Ravalomanana a démissionné le 17 mars et remis ses pouvoirs à un directoire militaire qui, à son tour, les a transmis au chef de l'opposition M. Andry Rajoelina, ancien maire d'Antananarivo. La Haute Cour constitutionnelle vient de valider ce transfert d'autorité.
Le ministre a marqué ses interrogations face à ce type de situation, qui s'écarte des procédures constitutionnelles régulières. Il a néanmoins assuré que la France n'entendait pas suspendre son assistance à Madagascar, qui constitue avant tout une assistance à la population malgache. Il a ajouté que la France agirait en étroit contact avec la communauté internationale, notamment avec les Nations unies, l'Union africaine et l'Organisation de la francophonie.