S'agissant de la situation à Madagascar, M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, a indiqué que la France souhaitait obtenir des garanties sur la situation constitutionnelle, qui n'était pas pour l'instant éclaircie. Il a précisé qu'un nouvel ambassadeur, M. Jean-Marc Châtaigner, avait pris ses fonctions à Antananarivo, ce qui permettrait de mieux évaluer la situation sur place.
D'une manière générale, le ministre a relevé une tendance inquiétante au retour, sous des formes très diverses, des coups d'État. Bien que les situations soient très différentes, les cas de la Mauritanie, du Kenya, du Zimbabwe, de la Guinée et aujourd'hui de Madagascar illustrent le mauvais fonctionnement des processus constitutionnels réguliers.
En ce qui concerne la Mauritanie, le ministre a indiqué que la France soutenait la solution préconisée par le président de la Commission de l'Union africaine, M. Jean Ping, selon laquelle, afin de garantir l'impartialité de l'élection du 6 juin prochain, le général Aziz devrait rétrocéder le pouvoir au président renversé par le coup d'État qui superviserait la préparation du scrutin tout en ayant accepté de n'y pas concourir. Le recours à des sanctions par l'Union européenne n'est pas actuellement à l'ordre du jour.
A propos du Proche-Orient, le ministre a estimé que la situation était plus difficile que jamais après le conflit de Gaza. La réconciliation inter-palestinienne et les négociations sur un cessez-le-feu durable, n'ont pas encore abouti. La constitution d'un nouveau gouvernement israélien, auquel le parti travailliste et Kadima n'envisagent pas pour l'instant de participer, est reportée à la fin mars ou au début avril. Ce report marque la difficulté de la composition d'une coalition gouvernementale. L'influence de M. Lieberman, qui s'est déclaré favorable à la coexistence de deux Etats, mais dont les positions droitières sont claires, pourrait demeurer en balance avec un éventuel accord avec les travaillistes et Mme Livni. Il faut enfin noter une évolution sensible de la position des Etats-Unis d'Amérique, plus impliqués et exigeants.
Par ailleurs, répondant à M. Robert Laufoaulu, le ministre a confirmé que le prochain sommet France-Océanie se tiendrait à Nouméa à la fin du mois de juillet 2009. Il a souligné la volonté de la France d'affirmer sa présence dans cette région où elle représente également l'Union européenne, qui constitue un important bailleur de fonds. Il a reconnu l'intérêt de renforcer les relations avec le Vanuatu. Il a indiqué qu'il effectuerait dans quelques semaines la première visite d'un ministre des affaires étrangères français en Australie depuis vingt-cinq ans, et qu'il se rendrait également en Nouvelle-Zélande.