Intervention de Robert Badinter

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 18 mars 2009 : 1ère réunion
Actualité internationale — Audition de M. Bernard Kouchner ministre des affaires étrangères et européennes

Photo de Robert BadinterRobert Badinter :

s'est interrogé sur les moyens de réduire la culture et le trafic du pavot en Afghanistan, et sur le sort des prisonniers retenus sur la base américaine de Guantanamo.

En réponse, le ministre a apporté les indications suivantes :

- la Commission européenne et le Secrétariat général du Conseil étudient actuellement le cadre juridique dans lequel l'accueil de prisonniers sur le sol européen pourrait se situer. Le Royaume-Uni a déjà accepté plusieurs de ces prisonniers sur son sol. Pour sa part, pour l'accueil d'éventuels prisonniers qui ne sont pas de nationalité française, la France demandera une démarche américaine officielle ainsi qu'une démarche effectuée personnellement par le prisonnier intéressé et une parfaite clarté sur les retombées sécuritaires liées à l'éventuel accueil d'un individu donné ;

- certains pays font néanmoins part de réticences, en particulier depuis qu'un Yéménite, qui avait regagné son pays, y a été de nouveau arrêté pour des activités de soutien à Al Qaïda ;

- la lutte contre la culture et le trafic de la drogue en Afghanistan est nécessaire, mais difficile à mener sans s'aliéner les populations qui en vivent. C'est dans cette perspective que la France a proposé de faire porter la lutte sur l'interdiction des précurseurs chimiques qui permettent de transformer le pavot en opium. Il convient également de proposer des cultures de substitution, comme cela a été réussi, dans des conditions spécifiques, en Colombie ; mais il faut constater que celles-ci sont rarement aussi rémunératrices que la production de pavot ;

- les futures élections présidentielles afghanes ont été maintenues au 20 août prochain, et des renforts militaires seront nécessaires pour en protéger le déroulement. La question de l'intérim constitutionnel est particulièrement délicate. Le Président Karzaï souhaite continuer de gouverner pendant la période intérimaire, mais la seule solution porteuse de stabilité pour le pays serait une solution qui ait pu recevoir l'accord des différentes institutions, en particulier celui du Parlement.

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