EGIDE a près de cinquante ans et sa situation financière a toujours été relativement équilibrée jusque vers le milieu de la décennie 2000, sans jamais recevoir de subvention, ce qui peut laisser penser que son modèle économique, fondé sur la rémunération de prestations de service, est relativement viable. Les coûts de gestion représentent aujourd'hui de 8 % à 9 % du chiffre d'affaire, soit un niveau plus que convenable, que connaissent peu de sociétés de prestation de service.
EGIDE perçoit des avances de ses commanditaires, qui, gérées « en bon père de famille », produisent des intérêts qui, mettant en léger excédent le compte d'exploitation des produits financiers, assurent l'équilibre général.
Alors qu'EGIDE a, en dix ans, absorbé deux autres associations, elle compte aujourd'hui moins de 200 salariés, contre 300 lorsque j'en ai pris, il y a dix ans, la présidence, soit une réduction d'un tiers des effectifs sur la période, à même service rendu. Même s'il est vrai que la comptabilité analytique n'est pas assez développée, je ne connais pas beaucoup d'entreprises ni d'opérateurs de l'Etat qui aient conduit un tel effort de rationalisation dans un délai si court, avec un chiffre d'affaire en croissance de 50 %. La Cour des comptes relève, dans son rapport, l'effort de réorganisation conduit pour répondre à un souci de rationalisation.
EGIDE est l'un des rares opérateurs du ministère des affaires étrangères et européennes qui dispose d'un important patrimoine immobilier. Elle est propriétaire de son siège et de plusieurs résidences étudiantes. Ses réserves sont largement suffisantes pour couvrir quelques années de déficit. Un plan de redressement vigoureux a été mis engagé en 2009, suivi à la virgule près : nous redressons la barre.
Les causes de la situation difficile que connaît EGIDE depuis 2005 sont multiples. L'une de ses activités consistait, en vertu de libéralités, à gérer les bourses et invitations de grandes entreprises, pour le compte de ces dernières. La redéfinition de ces libéralités a conduit à la disparition sans compensation de cette activité très rémunératrice, qui permettait de compenser l'insuffisance de la rémunération de ses prestations par le ministère des affaires étrangères et européennes. Quant à ses activités traditionnelles, elles ont connu un fléchissement, notamment pour ce qui concerne la gestion des bourses. J'ai demandé à plusieurs reprises au ministère de pouvoir disposer d'une visibilité sur plusieurs années, afin de dresser un vrai schéma stratégique, sans avoir encore obtenu de réponse claire. Les efforts de diversification, enfin, demandés tant par notre ministère de tutelle que par l'autorité chargée du contrôle budgétaire, requièrent une prospection des marchés, qui est en cours, si bien qu'il n'est pas encore possible de fournir des prévisions chiffrées.
Vous avez évoqué les avantages attachés à la création d'un EPIC plus intégré. J'ai demandé à plusieurs reprises depuis dix ans, en vain, une mutualisation des moyens logistiques des opérateurs du ministère fournissant les mêmes prestations de service qu'EGIDE, afin de réaliser des économies d'échelle. J'ai demandé, dans le passé, qu'EduFrance, devenue CampusFrance, soit hébergé au siège d'EGIDE, suffisamment spacieux, afin de permettre une mise en commun des services support.