a résumé les grands traits de ce que l'on pouvait connaître de la coopération envisagée avec l'émirat d'Abou Dhabi, compte tenu du fait que ce projet était encore en cours de négociation.
Elle a indiqué que les autorités émiriennes souhaitaient constituer, dans une « Ile des musées », un musée, disposant à terme de collections propres et ayant pour vocation de rendre compte de l'histoire des arts et des civilisations dans toutes les parties du monde.
Elle a ajouté que ces autorités ont choisi d'adresser à la France une demande de coopération globale pour les aider dans la réalisation de ce qui s'apparente à un musée national de type universel.
Elle a ensuite décrit les différentes composantes de ce projet global de coopération :
- l'élaboration rapide, en moins d'un an, d'un projet scientifique et culturel d'autant plus ambitieux que les autorités d'Abou Dhabi, après avoir évoqué dans un premier temps la création d'un musée « classique », se sont finalement fixées pour objectif la création d'un musée universel ;
- une mission de conseil portant sur la constitution progressive d'une collection propre au musée par voie d'acquisitions réalisées dans le respect de nos exigences déontologiques, de façon à garantir tant la qualité des oeuvres recherchées que la parfaite licéité des sources ;
- un appui à l'élaboration des structures tant administratives que scientifiques des musées, notamment en matière de recrutement, de formation et de sélection des conservateurs, dans la perspective d'une ouverture du musée en 2012 ;
- sans aller jusqu'à une véritable assistance à la maîtrise d'ouvrage, du moins une mission de conseil assez poussée pour la conception du bâtiment, déjà confiée par les autorités d'Abou Dhabi à l'architecte Jean Nouvel ;
- un partenariat muséal comportant deux axes principaux : l'élaboration et la production d'expositions temporaires pendant une durée de 15 ans après l'ouverture du musée ; des prêts d'oeuvres d'une importance décroissante sur dix ans pour alimenter les galeries permanentes ;
- enfin, ce qui constitue un geste politique : l'autorisation d'utiliser l'emblème du Louvre pendant 20 ans.
a estimé que ce projet ambitieux, d'autant plus intéressant qu'il se réclamait d'une exigence de qualité à la française, demeurait cependant à l'échelle de ce que nous pouvons faire sans affaiblir nos collections, à condition toutefois de faire appel à l'ensemble des musées nationaux, d'où l'idée de constituer une agence qui serait l'émanation des différents établissements publics nationaux intéressés, de la réunion des musées nationaux et de l'Etat lui-même.
Elle a relativisé l'importance des prêts envisagés, qui pourraient porter sur quelques centaines d'oeuvres chaque année au regard des quelque 10.000 oeuvres qui font chaque année l'objet d'un prêt.
Elle a jugé que de nombreux musées relevant des collectivités territoriales pourraient en effet trouver un intérêt culturel à participer à cette coopération, qui s'accompagnera, en outre, de contreparties financières non négligeables.
Elle a précisé que les contreparties financières actuellement en discussion devraient, en tout état de cause, comporter :
- une contrepartie globale correspondant à l'usage du nom du Louvre ;
- une rémunération des services rendus au titre des activités de conseil ;
- une contrepartie correspondant au montage des expositions temporaires ;
- enfin, une contrepartie globale pour la mobilisation des prêts d'oeuvres destinés aux galeries permanentes, prêts dont la durée variera de six mois à deux ans en fonction des oeuvres.