a estimé que le projet de coopération soulevait une question à laquelle réfléchissent aujourd'hui tous les grands musées du monde, et plus particulièrement ceux qui sont des musées dits « universels ».
Estimant que le débat actuel confinait parfois au fantasme, il s'est interrogé sur son objet véritable. Evoquant les critiques portant sur la fourniture d'expositions, il a rappelé que l'organisation d'expositions « mécénées » était une pratique courante et bien admise depuis plusieurs années déjà, distincte des locations d'oeuvres individualisées que pratiquent seuls quelques musées américains.
Abordant ensuite les critiques qui portent sur le rôle en quelque sorte diplomatique du Louvre, il a estimé que celui-ci se rattachait à sa vocation première, issue d'un mouvement de pensée né au siècle des Lumières, consacré par la Révolution, puis par l'Empire : celui d'un musée à vocation universaliste, qui doit à la fois assurer la conservation des oeuvres d'art et les mettre au service de l'ensemble de la Nation. C'est à cette vocation nationale qu'il a rattaché la politique de prêt d'oeuvres en direction des musées nationaux en régions, et le projet d'ouverture du Louvre à Lens.
Dans le droit fil de la notion de « République des lettres » créée au XVIIIe siècle et de celle de « part sacrée » évoquée par Chaptal, il a estimé que le Louvre ne devait pas renier la dimension universelle de sa vocation qui le conduit déjà à prêter des oeuvres à des musées étrangers et à tisser des partenariats précieux, par exemple en matière d'archéologie, notamment avec des pays des Proche et Moyen-Orient.
Il a jugé nécessaire de combattre toute tentation de repli et de diversifier les partenariats avec des institutions étrangères, en acceptant de mettre à leur disposition nos compétences et nos collections.
Un débat a suivi ces exposés.