Au nom de l'orthodoxie financière, l'AFITF est contestée par certains parlementaires, membres des commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que par la Cour des comptes qui lui reproche de ne jouer aucun rôle dans la sélection des investissements et qui recommande de la supprimer, pour intégrer ses missions à la direction générale des infrastructures de transport et de la mer (DGITM). Le rapport des Ponts et chaussées, établi par M. Claude Gressier, est moins critique, et approuvé en cela par d'autres parlementaires - dont je suis - qui se consacrent aux questions relatives aux transports et considèrent qu'il est opportun de confier à une agence la part des financements de l'État, de façon à les sanctuariser dans la mesure où il est plus difficile, une fois les crédits délégués à l'AFITF, d'en faire une variable d'ajustement budgétaire.
Vous l'avez vous-même rappelé, le gouvernement Villepin, alors que vous étiez ministre de l'Équipement, a vendu les actions de l'État dans les sociétés d'autoroutes, le privant ainsi d'une rente qui représente bien davantage que les 4 milliards que vous avez pu préserver. Pire qu'une erreur, ce fut une faute politique. Car tant que l'Agence ne disposera pas de ressources pérennes suffisantes, grâce à une taxe poids lourds ou une taxe carbone, elle dépendra de la dotation de l'État - pour 980 millions, cette année, en loi de finances initiale. Situation bien difficile pour le futur président de l'Agence...
D'où ma question : dans le contexte d'incertitude budgétaire que nous connaissons, aggravé encore par la nécessité de refinancer, à hauteur de 28 milliards d'euros, la dette de Réseau ferré de France (RFF), comment envisagez-vous la mise en oeuvre des engagements du Grenelle, qui prévoient notamment la construction de lignes et d'infrastructures nouvelles afin de développer, conformément à notre ambition commune, les moyens de transport collectifs alternatifs à la route ?