Ceux qui portent le point de vue de l'orthodoxie financière - la Cour des comptes, Bercy, mais aussi les parlementaires membres des commissions des finances - sont hostiles à tout mécanisme qui transgresse la règle de l'universalité et limite, du même coup, les possibilités de régulation. On ne saurait donc s'étonner de l'agacement que suscite chez eux l'Agence, qui constitue en somme un dispositif « antigel »... Reste qu'une fois démarré un projet lourd d'infrastructure, son financement doit être sanctuarisé.
Se pose également la question de la régénération, qui, outre le système ferroviaire, concernera bientôt le réseau routier, exigence qu'il faudra bien intégrer. Quel sens y a-t-il à lancer de nouveaux TGV, si l'on est incapable de faire rouler les trains Intercités dans de bonnes conditions ? C'est bien pourquoi j'avais lancé, en bonne intelligence avec Louis Gallois, le plan régénération 2005-2007. Il faudra faire de même pour la route.
L'évaluation peut certes déboucher sur une hiérarchisation, pour autant qu'elle soit avant tout qualitative, soit tout à la fois technique, environnementale, économique, ainsi que le recommandait, dans son rapport, le professeur Christian Saint-Etienne. Il importe de se demander si l'on s'est posé toutes les bonnes questions avant de lancer une nouvelle opération.