En réponse, M. Alain Le Roy a apporté les précisions suivantes :
- la nouvelle implication américaine, accompagnée du règlement des arriérés de cotisation, est un élément important pour la crédibilité et le bon fonctionnement de l'ONU ;
- le Conseil de sécurité de l'ONU a affecté à l'Afrique un effectif global de plus 60 000 hommes, avec, comme priorité, d'éviter la réitération de désastres comme ceux qui ont marqué les années 90 en Somalie et au Rwanda. Globalement parlant, les résultats ont été très positifs ;
- les pays les plus développés sont réticents à s'engager comme l'a montré le cas de la RDC. De fait, l'ONU représente souvent l'institution de dernier ressort pour tenter d'apaiser les conflits et en limiter les effets, et constitue souvent le dernier espoir pour des millions de personnes en état de complète vulnérabilité. M. Dag Hammarskjöld avait ainsi dit : « l'ONU n'a pas pour mission de créer le paradis mais elle a évité l'enfer». Il existe néanmoins des situations comme celle de la Somalie où les conditions ne paraissent pas réunies pour une opération de maintien de la paix de l'ONU ;
- le coût des interventions est loin d'être prohibitif, comme l'a monté une étude de la Cour des comptes américaine (GAO) portant sur l'opération menée en Haïti : elle a conclu qu'une éventuelle intervention américaine aurait été huit à dix fois plus coûteuse que celle menée par l'ONU.