Intervention de Nicolas de Rivière

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 6 avril 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Nicolas de Rivière directeur des nations unies des organisations internationales des droits de l'homme et de la francophonie au ministère des affaires étrangères et européennes

Nicolas de Rivière, des organisations internationales, des droits de l'homme et de la francophonie au ministère des affaires étrangères et européennes :

Il est vrai qu'avec près de 110 000 casques bleus déployés dans le monde, les opérations de maintien de la paix sous mandat des Nations unies arrivent aujourd'hui à une certaine limite. Par ailleurs, les Nations unies interviennent souvent là où aucune autre organisation ne souhaite s'impliquer, notamment en Afrique.

Afin d'éviter une saturation, notre objectif est d'éviter l'enlisement des opérations de maintien de la paix, dont certaines sont très anciennes, à l'image de l'opération à Jérusalem depuis 1948 ou au Golan depuis 1973, et d'encourager la fermeture de certaines opérations lorsque la situation le permet, comme par exemple au Tchad.

En Côte d'Ivoire, les casques bleus des Nations unies (ONUCI) ne pouvaient intervenir sans l'appui des soldats français de la force Licorne.

Parmi les principaux pays contributeurs en hommes, on trouve les pays africains mais aussi l'Inde et le Pakistan, qui disposent de militaires aux compétences reconnues. Avec 1 500 soldats français, la France est au premier rang des contributeurs parmi les membres permanents du Conseil de sécurité. Les OMP sont donc un outil imparfait mais précaire et irremplaçable.

Les Etats-Unis sont présents et exercent une forte influence au sein de toutes les enceintes internationales, y compris les Nations unies.

Après une période assez tendue sous le premier mandat du président George Bush, les relations entre les Etats-Unis et les Nations unies se sont beaucoup améliorées, notamment depuis l'élection de Barak Obama. Les Etats-Unis ont réglé leurs arriérés financiers et sont revenus au Conseil des droits de l'homme. Les démocrates sont traditionnellement plus favorables que les républicains à l'égard des Nations unies, mais le retour des Etats-Unis à l'UNESCO s'était réalisé sous une administration républicaine.

Concernant la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, l'attitude des Etats-Unis n'est pas dénuée d'ambiguïté. Si l'administration Obama se déclare favorable à une telle réforme, elle ne fait pas grand-chose en pratique et il ne s'agit pas d'une priorité. Il est vrai que cette réforme nécessiterait une ratification par le Sénat américain et un vote des deux tiers, ce qui semble très difficile à atteindre. Par ailleurs, pour les responsables américains, il ne fait pas de doutes que toute réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, quelle qu'elle soit, affaiblirait le camp occidental. Aujourd'hui, au Conseil de sécurité des Nations unies, la majorité est de neuf voix et la minorité de blocage est de sept voix. Les pays occidentaux peuvent actuellement compter sur l'appui de plusieurs pays d'Amérique latine ou d'Afrique, ce qui leur permet d'exercer une forte influence au sein du Conseil de sécurité. Avec une réforme du Conseil de sécurité, l'influence des pays occidentaux risque de se réduire.

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