Intervention de Marc Giacomini

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 6 avril 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Nicolas de Rivière directeur des nations unies des organisations internationales des droits de l'homme et de la francophonie au ministère des affaires étrangères et européennes

Marc Giacomini, des organisations internationales, des droits de l'homme et de la francophonie au ministère des affaires étrangères et européennes :

directeur adjoint de la direction des Nations unies, des organisations internationales, des droits de l'homme et de la francophonie au ministère des affaires étrangères et européennes - L'Organisation des Nations unies n'est que la somme des Etats qui la composent et ne peut intervenir que s'il existe une réelle volonté des Etats. On ne peut donc pas faire porter toute la responsabilité sur les Nations unies.

En matière de protection de l'environnement, les Nations unies jouent un rôle de premier plan, mais pâtissent notamment de la multiplicité des institutions compétentes : d'où le projet porté par la France d'une organisation mondiale de l'environnement, qui sera un des thèmes à l'ordre du jour de Rio+20.

Le protocole de Kyoto est entré en vigueur et a été ratifié par un grand nombre d'Etats, y compris par la Russie. Mais comme vous le savez, les restrictions quantitatives introduites par ce protocole, qui limite les émissions de gaz à effet de serre, ne s'appliquent qu'aux pays développés. Par ailleurs, les Etats-Unis, qui représentent avec la Chine la moitié des émissions mondiales, ne l'ont pas ratifié : l'accord de ces deux pays est essentiel pour donner, au-delà de 2012, un prolongement au protocole de Kyoto.

L'Europe des 27, de par les efforts qu'elle a déjà fournis, ne représente aujourd'hui qu'environ 12 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Même si cela est relativement peu, nous avons de bonnes raisons de vouloir continuer à limiter les émissions, non seulement pour des motifs liés à la protection de l'environnement, mais aussi pour réduire notre dépendance énergétique. Nous avons déjà, pour des raisons historiques liées à la relative pénurie d'énergie un mode de vie, avec notamment l'usage de transports en commun, qui facilite l'acceptation de la réduction des émissions, alors qu'aux Etats-Unis, l'habitude de l'abondance fait qu'il n'est pas facile de convaincre les Américains de changer leur mode de vie. Reste le paradoxe que, plus l'Europe est exemplaire et réduit ses émissions de gaz à effet de serre, moins celles-ci représentent un enjeu au niveau mondial et plus il lui est difficile de peser dans les négociations internationales sur ce sujet.

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