Intervention de Nicolas de Rivière

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 6 avril 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Nicolas de Rivière directeur des nations unies des organisations internationales des droits de l'homme et de la francophonie au ministère des affaires étrangères et européennes

Nicolas de Rivière, des organisations internationales, des droits de l'homme et de la francophonie au ministère des affaires étrangères et européennes :

L'Union européenne est aujourd'hui le premier contributeur au budget des Nations unies, avec 48 % du budget alors que l'Europe ne représente que 30 % du PNB mondial. Son influence reste forte au sein des Nations unies, même si la différence de statut entre la France et le Royaume-Uni, qui disposent d'un statut de membre permanent au Conseil de sécurité, et les autres suscite parfois des frustrations, notamment chez nos partenaires allemand ou espagnol.

Le traité de Lisbonne ne remet nullement en cause le statut des membres permanents au Conseil de sécurité. En revanche, il permet un changement de statut de l'Union européenne au sein de l'Assemblée générale des Nations unies.

Auparavant, la situation était en effet très complexe, avec une représentation de la Commission européenne, une représentation du Conseil, le rôle du pays exerçant la présidence tournante du Conseil, etc. La plupart de nos partenaires n'y comprenaient rien.

Nous avons donc présenté une résolution qui aurait permis à l'Union européenne, en pratique au président du Conseil européen Herman Van Rompuy ou à la Haute représentante des affaires étrangères et de la politique de sécurité Mme Catherine Ashton, de s'exprimer en tant que tels au sein de l'Assemblée générale des Nations unies. Cette résolution a été repoussée par l'assemblée générale par crainte de créer un précédent pour d'autres organisations régionales. Je crois qu'il ne faut pas exagérer la portée de cet échec et je reste assez optimiste pour trouver un accord sur le renforcement du statut de l'Union européenne au sein de l'assemblée générale. Je pense aussi qu'il faut relativiser cette question qui ne me paraît pas essentielle, car les Nations unies restent une organisation d'Etats et, en tout état de cause, l'Union européenne aura toujours un statut moindre que celui de Monaco.

Par ailleurs, dans plus de 90 % des cas, les positions des pays de l'Union européenne aux Nations unies sont identiques. S'agissant des 10 % restants, il est rare que ces situations soient d'opposition frontale. Elles sont pour la plupart des positions d'obstruction de certains Etats membres. De manière générale, l'Union européenne est unie aux Nations unies, même s'il existe des différences de sensibilités, par exemple concernant le conflit israélo-palestinien, et les véritables divergences sont très rares.

- Présidence de M. Robert del Picchia, vice-président -

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion