Intervention de Jean-Pierre Chevènement

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 7 avril 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Alain Juppé ministre d'etat ministre des affaires étrangères et européennes et de M. Gérard Longuet ministre de la défense et des anciens combattants

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

Comme M. le président de Rohan, je salue le courage et le professionnalisme de nos soldats. Je remercie aussi MM. les ministres d'être venus parmi nous, mais une discussion en commission n'est pas le débat public qu'exige l'article 35 de la Constitution. Certaines questions doivent être débattues devant l'opinion publique.

En Côte d'Ivoire, j'admire la réactivité de notre pays, mais je m'interroge sur la planification. Les forces de M. Ouattara se sont déplacées du nord vers le sud, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 30 mars sa résolution 1975, notre Gouvernement a été forcément en relation avec MM. Ban Ki Moon et Alain Le Roy, tout cela a été remarquablement rapide, je n'en dis pas plus. La résolution de l'ONU est parfaitement claire. Il faut préparer la réconciliation : Laurent Gbagbo, lors de la dernière élection, était majoritaire dans les grandes agglomérations du sud. Félix Houphouët-Boigny me disait en 1985 qu'il remerciait la France d'avoir fait de soixante ethnies une nation, mais la réalité ivoirienne est complexe. Comme disait le stratège chinois Sun Tzu, il faut toujours laisser un pont derrière l'ennemi... Nous agissons en tant que bras armé de la légalité internationale ; aller au-delà serait s'engager sur une pente glissante.

J'ai dit à la tribune du Sénat qu'un philosophe autoproclamé, exploitant l'émotion suscitée par les images, avait engagé de Benghazi le Président de la République à venir en aide aux insurgés. Il a court-circuité les parlementaires...

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