Que le débat ait lieu en séance publique ou en commission, qu'importe pourvu qu'il soit franc. Mais il est difficile d'en juger : vous disiez en séance, monsieur le ministre d'Etat, que la France ne souhaitait pas que la direction des opérations en Libye fût confiée à l'Otan ; ce fut pourtant chose faite dès le lendemain... Peut-être la franchise est-elle difficile en séance publique : espérons qu'il n'en sera pas de même ici.
Je me réjouis que l'on ait substitué à la notion de droit d'ingérence celle de responsabilité de protéger. Mais il est plus facile d'intervenir que de trouver une issue politique à la crise. Nous avons pour mandat, dites-vous, de neutraliser la soldatesque de Laurent Gbagbo, mais seule sa reddition peut mettre les populations civiles durablement à l'abri. Les limites de notre intervention méritent un débat public.
Les médias font état de massacres perpétrés par les soldats de Laurent Gbagbo, mais aussi ceux d'Alassane Ouattara. Qu'en est-il ? Nos soldats réunissent-ils des éléments susceptibles de justifier des poursuites devant la Cour pénale internationale ?
Le conseil de sécurité a saisi la Cour pénale internationale fin février au sujet des crimes commis en Libye. Ne faudrait-il pas faire de même pour les massacres de Deraa, Duma et Lattaquié en Syrie ?