Intervention de Alain Juppé

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 7 avril 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Alain Juppé ministre d'etat ministre des affaires étrangères et européennes et de M. Gérard Longuet ministre de la défense et des anciens combattants

Alain Juppé :

Oui, madame Tasca, une dizaine d'élections doivent avoir bientôt lieu en Afrique : ce n'est pas un risque, mais une chance ! Dans certains cas l'organisation des élections est critiquable, et il faut mettre en place des systèmes d'observation : l'Organisation internationale de la francophonie y consacre 1,2 million d'euros.

Sur l'association de la communauté française de Côte d'Ivoire à nos choix diplomatiques, vous me prenez de court. Mais nos ressortissants ont des élus, et l'ambassade est bien sûr en liaison avec eux, ainsi qu'avec nos entreprises qui doivent retrouver un niveau d'activité suffisant.

Quant au mot « reddition », je ne l'ai pas inventé. C'est à M. Ouattara de fixer les conditions du départ de M. Gbagbo.

Non, cette crise n'entraînera pas de révision de la politique africaine de la France. Celle-ci a été définie par le discours du Cap du Président de la République et par le Livre blanc. Au plan militaire, nous renégocions nos accords de défense et revoyons nos implantations ; au plan politique et diplomatique, nous souhaitons voir progresser la démocratie.

Pour répondre à M. Ferrand, la France et le gouvernement ivoirien sont en train de bâtir, avec l'Union européenne et la communauté internationale, un plan d'action en faveur de la réconciliation en Côte d'Ivoire.

Monsieur Pozzo di Borgo, la première mission de la force Licorne est de protéger, et éventuellement d'évacuer les ressortissants français. Il est vrai qu'elle appuie l'Onuci dans le cadre d'une mission décidée par les Nations unies.

Le pétrole continue à couler en Libye ; l'enjeu est d'ailleurs de financer le CNT par ce biais. Le Qatar s'est porté volontaire.

En ce qui concerne la CPI, monsieur Badinter, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de réunir le conseil de sécurité : le procureur a annoncé des investigations pour déterminer s'il y a lieu de lancer des poursuites.

Le CNT a été clair : il ne souhaite pas la scission de la Libye, que pourrait favoriser un cessez-le-feu.

La composition du Conseil national de transition (CNT) va-t-elle dans le bon sens ? Une partie de ses membres sont tripolitains, mais leurs noms n'ont pas fait l'objet de publication, pour de simples raisons de sécurité.

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