s'est ensuite interrogé sur l'existence et le maintien des classes préparatoires aux grandes écoles au sein de notre système éducatif. Tout en indiquant que la Conférence des présidents d'université (CPU) s'était prononcée en faveur d'un transfert des élèves, des professeurs et des moyens vers l'université, il a souhaité, à titre personnel, que le système actuel, qui a le mérite de bien fonctionner, ne puisse être remis en cause avant une réforme profonde et nécessaire des premiers cycles universitaires. Il a précisé, toutefois, que le fonctionnement actuel ne lui semblait pas durable dans le contexte international, car les autres pays concevaient difficilement que des centres de formation d'excellence puissent être distincts de l'université. Il a félicité le législateur, à ce propos, d'avoir réaffirmé le principe d'une recherche ancrée dans l'université.
Il a précisé ensuite l'état de sa réflexion sur la nécessité d'une diversification sociale dans l'accès aux classes préparatoires. Il a jugé paradoxal que les étudiants les plus faibles sur le plan social, culturel et financier se retrouvent principalement dans des établissements de taille démesurée, dépourvus de moyens pour développer des centres d'orientation et des aides pédagogiques, et dans les filières universitaires générales, essentiellement en sciences humaines et sociales, appelant de ses voeux une réforme des premiers cycles universitaires qui constituerait la meilleure réponse à cette question. Regrettant que les conditions politiques d'une telle réforme n'aient pas été réunies depuis vingt ans, il a considéré que, pour l'instant, les classes préparatoires aux grandes écoles se devaient de recruter des élèves venant d'horizons les plus divers.
Puis il a posé les termes d'une alternative, qui relève essentiellement de décisions du ministère de l'éducation nationale, entre l'ouverture des CPGE à un plus grand nombre d'élèves, soulevant ainsi la question des quotas, et l'ouverture de CPGE dans un nombre plus important de lycées.
Tout en explicitant les deux logiques qui favorisent, soit une émulation favorable à l'élève, intégré dans un établissement prestigieux, soit un effet d'entraînement pour l'ensemble des classes d'un lycée de l'ouverture d'une nouvelle classe préparatoire, il a souligné que le ministère de l'éducation nationale était naturellement tenté de privilégier la première solution pour des considérations budgétaires, ou liées à l'attractivité exercée par les lycées les plus prestigieux auprès du corps professoral. Il a estimé cependant, à titre personnel, que la seconde perspective offrait une meilleure solution au problème posé, tout en saluant toutes les initiatives en cours ou en projet.
Pour conclure, abordant la question des quotas, il a jugé souhaitable d'imposer aux lycées, qui ont les taux de réussite les plus élevés aux différents concours aux grandes écoles, une diversification de leur recrutement, sous réserve que celle-ci privilégie des critères liés au niveau et au potentiel des élèves, sans entrer dans des considérations ethniques ou sociologiques.
Un débat s'est ensuite engagé.