Intervention de René Teulade

Commission des affaires sociales — Réunion du 8 juillet 2009 : 1ère réunion
Etat des comptes de la sécurité sociale — Examen du rapport d'information

Photo de René TeuladeRené Teulade :

a déclaré ne partager ni le constat ni la dramatisation de la situation posés par le rapporteur général. Il faudrait plutôt s'interroger sur les raisons pour lesquelles, depuis dix à quinze ans, les différentes mesures adoptées n'ont pas été appliquées. Il est regrettable que les travaux du Cor envisagent toujours le futur à partir de l'analyse du passé et de projections à trop long terme sujettes à caution : dix ou vingt ans constituent un horizon plus raisonnable que cinquante ans, même en matière démographique. En ce qui concerne la santé, la loi de janvier 1993 qui avait recueilli, après de nombreuses conférences de consensus, l'accord de toutes les professions de santé n'a jamais été mise en oeuvre alors qu'elle devait permettre un retour à l'équilibre en trois ans. Il y a une réelle difficulté à concilier deux démarches économiquement incompatibles : un régime de prescriptions libéral dans un système de prestations socialisées. L'équilibre n'ayant jamais été trouvé entre ces deux démarches, on risque de devoir bientôt remettre en cause la plus grande conquête de notre pays depuis la Libération.

En matière de retraite, la facilité consiste à augmenter la durée de cotisation mais cela n'a aucun sens si les deux tiers de la population des seniors sont écartés de toute possibilité d'activité, comme c'est le cas actuellement, ce qui est à la fois un gâchis économique et un gâchis de compétences. Par ailleurs, il faut arrêter de se focaliser sur la question du troisième âge. En effet, dans une société qui couvre quatre ou cinq générations, la troisième génération est la clé de voute du système. Mettre fin à une activité professionnelle ne signifie pas l'arrêt de toute activité, en particulier sociale ou culturelle. Il est enfin important d'étudier ce qui se passe à l'étranger, par exemple aux Etats-Unis où l'administration Obama s'intéresse actuellement vivement au système français pendant que nous cherchons à imiter leur modèle dans lequel cinquante millions d'habitants se trouvent dépourvus de protection sociale.

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