Pour le passage aux nouveaux horaires, la SNCF, Réseau Ferré de France (RFF) et l'État ont volontairement mis l'accent sur la communication au plus haut niveau possible. Pourquoi ? Un chiffre résume le débat : 15 000 trains circulent chaque jour en France et ils s'arrêtent en moyenne entre six et sept fois, ce qui fait 100 000 arrêts journaliers. Sur ces 100 000 arrêts, environ 85 % vont être modifiés le 11 décembre, certains de quelques minutes, d'autres de quelques dizaines de minutes et une petite minorité de plusieurs heures. C'est dire l'importance de ces nouveaux horaires. Si nous communiquons autant, c'est que nous avons affaire à un changement sans précédent. Certes, chaque année les horaires changent, mais pour seulement 5 à 10 % des trains.
A ces changements d'horaires, il y a trois causes : d'abord, la modernisation des voies existantes. Notre pays a - enfin ! - décidé un plan de modernisation sans précédent : 13 milliards seront investis d'ici à 2016. Évidemment, pendant la période des travaux, les trains circuleront plus lentement. Nos concitoyens vont découvrir, sauf en Alsace où beaucoup a déjà été fait, que les voies ferrées, comme les routes, ont besoin de travaux et que pendant ce temps, la circulation y est malaisée. En deuxième lieu, le TGV Rhin-Rhône, qui est la septième ligne à grande vitesse de France, va ouvrir le 11 décembre. C'est la première ligne non jacobine, puisqu'elle ne passe pas par Paris : elle va relier l'Est au Sud et former l'embryon d'un réseau européen à grande vitesse qui relira l'Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, l'Espagne et l'Italie. Troisième raison : RFF, qui décide aujourd'hui des horaires, a souhaité mettre de l'ordre dans la sédimentation des modifications horaires en mettant en place un système où les trains passent aux mêmes minutes de chaque heure, comme en Suisse.
Nous sommes à quatre semaines de la bascule (que l'on peut comparer au passage à l'an 2000 ou à un big bang) et tout le monde est mobilisé. Nous avons choisi avec les élus locaux de faire remonter les difficultés pour les traiter. Une centaine de dossiers délicats ont été identifiés et nous en avons réglé les deux tiers. RFF et la SNCF ont nommé une médiatrice en la personne de Nicole Notat pour s'attaquer aux problèmes en suspens : elle écoutera les récriminations et présentera des recommandations que RFF, la SNCF et l'État suivront pour les trains relevant de leurs compétences. A aucun moment, nous n'avons voulu laisser une protestation sans réponse. Tout n'est pas possible mais nous devons prendre en considération toutes les réclamations, même si une solution évidente ne s'impose pas.