Intervention de Guillaume Pepy

Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire — Réunion du 16 novembre 2011 : 2ème réunion
Nouveaux horaires des trains pour 2012 et assises du ferroviaire — Audition de M. Guillaume Pepy président de la société nationale des chemins de fer français sncf

Guillaume Pepy, président de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF :

Je ne suis pas dogmatique, mais pragmatique. Je cherche ce qui permettra à la France de rester un très grand champion ferroviaire, tout en améliorant l'efficacité d'un système qui peut mieux faire. La solution ne sera ni suédoise, ni allemande, elle sera française. Elle sera législative et impliquera donc les parlementaires.

Je travaille aussi avec mon concurrent, Véolia, dont je me félicite qu'il soit de moins en moins dogmatique et de plus en plus pragmatique. S'il n'y a que des pragmatiques autour de la table, nous allons y arriver !

Sur le statut des gares, vous avez cité l'autorité de régulation, mais la SNCF applique totalement la loi dite du 8 décembre 2009 relative à l'organisation et à la régulation des transports ferroviaires qui a été votée il y a deux ans. Tant que la loi de la République n'a pas changé, elle s'applique !

Je constate que mes collègues de Véolia, qui verront, dès le 11 décembre, arriver dans les gares de la Côte d'Azur et à la gare de Lyon, leurs trains concurrents de la SNCF ne se sont pas plaints, à cette heure, de discrimination de la part de la SNCF. Je ne sais s'il faut une organisation nouvelle, je m'engage à ce que mon concurrent ne fasse l'objet d'aucune discrimination de notre part dans les gares.

La concurrence est un choix politique qui relève du Parlement, de la loi d'orientation des transports intérieurs de 1982. Ma position est celle-ci : j'accepte la perspective de la concurrence. Elle ne dépend pas de moi, mais je l'accepte. Si l'État, qui possède ces trains d'équilibre du territoire devait décider, fin 2013 ou en 2014, d'introduire la concurrence, nous ferions face de bonne foi, avec la certitude que nos atouts nous permettraient de remporter des compétitions.

Sur le modèle économique du TGV, je suis plus inquiet. Les péages « grande vitesse » augmentent fortement pour financer la modernisation du réseau classique. Cela nous conduit à changer le modèle économique du TGV. D'une part, nous envoyons beaucoup de TGV vers des destinations avec un faible taux d'occupation. Il faut mieux articuler le TGV et le TER. Je préfère un seul train plein plutôt qu'un TGV et un TER à moitié pleins. D'autre part, si le prix du péage, la matière première du TGV, qui représente 30 % du prix du billet, augmente, la tendance logique est de produire un peu moins, c'est-à-dire de baisser un peu la fréquence des TGV. Donc nous n'aurons pas besoin d'acheter du matériel supplémentaire. La SNCF n'a plus de commande de TGV à partir de 2015. En l'état actuel du modèle économique du TGV, nous ne savons pas acheter de nouvelles rames...

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