Intervention de Gélita Hoarau

Commission des affaires sociales — Réunion du 24 novembre 2010 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2011 — Mission outre-mer et articles 77 bis et 77 quater - examen du rapport pour avis

Photo de Gélita HoarauGélita Hoarau :

Je rejoins les remarques et observations de Serge Larcher. Nous ne prenons pas ici la mesure de ce que souffrent les outre-mer. Tous budgets confondus, il y a une baisse d'un milliard d'euros des crédits à destination de nos territoires. Pourtant, la pression démographique est forte à La Réunion ou à Mayotte, ce qui met sous tension les services publics : le nombre de logements sociaux est insuffisant, les classes se remplissent et dépassent le nombre d'élèves acceptable. Aujourd'hui, nous sommes à trente élèves par classe en CP et lorsque des enseignants signalent un enfant en difficulté, le psychologue scolaire est tellement occupé qu'il ne peut intervenir que plusieurs mois après.

Alors que nous faisons des propositions concrètes, issues du terrain, certaines remarques entendues en séance hier résonnent comme du mépris. Le photovoltaïque représente 1 700 emplois à La Réunion, souvent dans des très petites entreprises, et il s'inscrit pleinement dans l'objectif d'atteindre l'autonomie énergétique en 2030, lancé par le Président de la République. Il ne peut être question de choisir entre tel ou tel dispositif ; tous sont utiles et nécessaires.

Le principe de la création des observatoires des prix date de 1986 ; ils viennent juste d'être mis en place. De toute façon, ce sont des coquilles vides, alors qu'il existe des solutions pour baisser les prix, par exemple en s'approvisionnant plus largement dans les pays voisins.

Anne-Marie Payet a justement pointé les problèmes et les lacunes.

Et je voudrais dire que je crains l'explosion sociale. Quand les jeunes n'ont plus d'espoir, ils n'ont rien à perdre. Ils voient que nous sommes obligés de recruter des personnes extérieures à La Réunion, alors qu'eux-mêmes sont au chômage mais leurs formations ne correspondent souvent pas aux besoins.

Certes, les outre-mer sont lointains, mais ce n'est pas que du soleil et de la plage ! La nature est magnifique et notre parc a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco, mais il y a aussi un peuple qui vit et qui souffre là. La situation est aujourd'hui dramatique et inquiétante.

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