a tout d'abord rappelé que les suppressions d'emplois opérées en 2008 viendraient s'ajouter à celles effectuées depuis 2003. Ce sont ainsi plus de 35 000 postes qui auront disparu en cinq ans. Il est alors permis de douter de la possibilité de maintenir inchangée la qualité de l'offre éducative au moment même où ses moyens diminuent de manière significative. De plus, la ventilation des suppressions d'emplois n'est pas connue dans le détail, ce qui ne permet pas de juger de ses conséquences sur les différentes filières, et notamment sur l'enseignement professionnel. Des précisions à ce sujet seraient donc particulièrement nécessaires, car au moment même où chacun s'accorde à réaffirmer la noblesse de la voie professionnelle, il paraît difficile de réduire les moyens budgétaires qui lui sont consacrés.
A ce sujet, elle a souligné que les professeurs de lycée professionnel relèvent de statuts et de corps particuliers, ce qui les prive d'opportunités de carrière dans l'enseignement professionnel similaires à celles qui sont offertes à leurs collègues des établissements généraux et technologiques.
Puis elle a questionné le ministre sur les entretiens personnalisés prévus dans le cadre des parcours de découvertes des métiers et des formations qui seront bientôt mis en place. Compte tenu de la baisse significative et constatée depuis plusieurs années du nombre de postes de conseillers d'orientation psychologues, il est permis de se demander si ces personnels particulièrement qualifiés seront pleinement associés à ces nouvelles actions.
Elle a ensuite formulé des interrogations quant à la nécessaire rénovation de l'offre de formations, qui devra permettre une élévation du niveau de qualification des élèves sans pour autant diluer les singularités de l'enseignement professionnel, qui font toute sa richesse. Ainsi, généraliser la préparation du baccalauréat en 3 ans, au motif que tous les baccalauréats sont égaux, c'est sans doute risquer de perdre ce qui fait le prix du brevet d'études professionnelles (BEP). La préparation de celui-ci permet en effet souvent de remotiver les élèves en difficulté et de les conduire par la suite jusqu'à un baccalauréat qu'ils n'osaient pas envisager jusque-là.
S'agissant des lycées de métiers, elle a exprimé des doutes quant à l'opportunité de réunir systématiquement dans une même structure des formations dont la logique, le statut et le financement sont profondément différents.