a apporté les réponses suivantes :
- sur la qualité du jeu, il a reconnu qu'en l'état actuel des règles, le jeu fermé était le plus efficace et que la prise de risque condamnait presque les équipes à perdre, ce qui a clairement paralysé les initiatives françaises en la matière. Il a rappelé que les règles étaient jusqu'ici établies par les Britanniques et que les évolutions étaient liées à la concurrence du rugby à XIII. Il a estimé qu'une autre culture du rugby, permettant davantage d'improvisation et de créativité, devait aujourd'hui s'exprimer et qu'à ce titre, la rencontre France - Nouvelle-Zélande, présentant du jeu au large et de la pénétration, avait été une référence. Il a au demeurant précisé que six projets de modification des règles du jeu, dont certains issus de propositions françaises, étaient actuellement expérimentés ;
- s'agissant du développement du rugby au nord de la Loire, il a souligné que le nombre de licenciés avait progressé de plus de 30 % dans les régions de Poitou-Charentes, Pays-de-la-Loire et dans les Flandres, et même de 43 % en Normandie, et que les projets régionaux d'extension du rugby étaient aujourd'hui essentiels. Il a signalé que pendant deux ans, grâce aux programmes « Planète ovale » et « Scolarugby », plus de 6.000 enseignants avaient été formés à la pratique du jeu. Une attente forte existe en la matière parce que la discipline véhicule des valeurs de discipline et de respect. Il a bien évidemment répété que la fédération était prête à accompagner ce mouvement ;
- concernant la professionnalisation, il a fait savoir qu'il s'y était longtemps opposé en raison de l'insuffisante organisation des clubs et de la difficulté à mener un projet sportif dans le cadre professionnel. Il a cependant insisté sur le fait que la réglementation ouvrait la possibilité à des clubs professionnels de se mettre en place et qu'il fallait donc l'accepter. Il a considéré à cet égard que la condition du succès de ces clubs était la mise en place d'un véritable projet sportif ;
- s'agissant de l'esprit du rugby, il a considéré que les nouveaux spectateurs de cette coupe du monde avaient intégré les valeurs du rugby, de joie, d'envie et de partage ;
- concernant le dopage, il a fait part de sa conviction qu'il n'était pas répandu dans le rugby, mais que la recherche de la performance à tout prix pouvait entraîner son développement. Il s'est donc, à ce titre, félicité de l'existence du contrôle longitudinal, la lutte contre le dopage étant la condition pour que les parents continuent à encourager leurs enfants à faire du rugby ;
- s'agissant de la répartition des recettes, il a expliqué que la fédération française de rugby disposerait de l'excédent des recettes de la billetterie sur les dépenses engagées mais que les autres recettes liées au sponsoring et aux droits télévisuels bénéficieraient à l'IRB. Il a souligné que les bénéfices attendus étaient supérieurs de plus de 70 % à ceux de la dernière coupe du monde et qu'il escomptait que la fédération profite de retombées plus importantes que celles prévues, à hauteur de 5 millions d'euros. Il a informé les sénateurs qu'un bilan économique complet de la coupe du monde, élaboré par le Centre d'économie et de droit du sport de Limoges à la demande de la DIGES, serait disponible en mars 2008 ;
- sur la question du prix des billets, il a remarqué que les premiers prix pour les matchs de poule avaient été fixés à 15 euros, mais qu'afin d'équilibrer le budget, les places pour les phases finales avaient été vendues à un prix assez élevé. Il a toutefois rappelé que les prix d'appel pour la finale étaient autour de 100 euros, contre 980 euros aux jeux d'Athènes et 700 euros à la finale de la Coupe du monde de football en Allemagne, et que 48 % des billets, soit un taux assez élevé, avaient été réservés aux particuliers ;
- rappelant que l'ouverture des frontières était un fait sur lequel il n'a aucun moyen d'action, il a estimé qu'elle était une source potentielle de développement du rugby d'autres Nations, mais qu'elle risquait de remettre en cause les politiques de formation menées dans les clubs. Il en a conclu que la formation devait aujourd'hui être réglementée et non plus seulement laissée à l'initiative des clubs ;
- il a estimé que la solution consistant à ne faire appel qu'à des joueurs étrangers n'était pas forcément la panacée, tant la différence des langues et des cultures de jeu pouvait être un obstacle à la réussite d'une équipe ;
- il a enfin rendu hommage aux collectivités territoriales qui se sont investies fortement dans l'organisation de l'évènement. Il a considéré qu'elles pouvaient essayer de répondre aux demandes des clubs de disposer de terrains de rugby en favorisant la mise en place de terrains de grand jeu, en synthétique, pouvant servir à la fois au football et au rugby. Il a observé, à cet égard, que la fédération était disponible pour trouver des solutions d'accompagnement de ces projets et a informé les sénateurs qu'il allait lui-même se rendre au congrès de l'Association des maires de France afin d'y présenter les solutions de suivi du développement du rugby.