En réponse, M. Mathieu Weill a apporté les précisions suivantes :
- sur la question de la gouvernance mondiale d'Internet, et notamment de ses ressources, le rôle des Etats a été réduit à la portion congrue, sauf pour les Etats-Unis d'Amérique, qui ont délégué l'activité de « nommage » à l'ICANN dans le cadre d'un partenariat ;
- la régulation du marché du secteur Internet évolue vers une plus grande coordination internationale, dans la mesure où l'évaluation de l'activité de l'ICANN va être, sur ces aspects, confiée à des groupes internationaux dans lesquels les gouvernements seront représentés. En revanche, la gestion des serveurs de noms de la racine hébergeant les données permettant le bon fonctionnement du système de noms de domaine, qui constitue le coeur technique du système, restera sous le contrôle de l'ICANN ;
- un forum de gouvernance de l'Internet a été mis en place en 2005 sous la tutelle des Nations unies et accueille notamment des parlementaires européens ;
- concernant le rapport entre les grands centres de calculs et le cloud computing, les infrastructures sont très similaires et peuvent justifier une mutualisation des investissements. En effet, il peut y avoir un réel intérêt à investir dans les grands centres de calcul tout en prévoyant leur réutilisation pour du cloud computing ou pour des applications réservées, non à des grands centres scientifiques, mais à des services Internet grand public, qui accusent un retard important par rapport aux Etats-Unis ;
- les GIX sont des points physiques d'interconnexion sur lesquels les opérateurs se rassemblent et échangent du trafic. Ils permettent par exemple d'éviter le transit par les Etats-Unis du courrier électronique échangé entre deux utilisateurs européens. Ce maillage du réseau est un élément de la notion d'écosystème, que l'AFNIC, en marge de son rôle technique, souhaite développer, et constitue un élément important pour le désenclavement de certaines régions, comme par exemple l'outre-mer.