a rappelé que la France figurait depuis déjà plusieurs années parmi les principaux contributeurs aux opérations de l'OTAN. Ainsi, la France a été le premier contributeur européen à l'opération « Force alliée » en ex-Yougoslavie au printemps 1999, elle a engagé un fort contingent au Kosovo dans le cadre de la KFOR et elle apporte une contribution significative à la FIAS, comme d'ailleurs à l'opération « Enduring freedom » en Afghanistan.
La présence modeste de la France au sein des états-majors de l'OTAN implique inévitablement une moindre influence sur la planification et la conduite des opérations.
a cité, à cet égard, l'exemple des bombardements de l'OTAN en ex-Yougoslavie au printemps 1999. Bien que représentant le premier contributeur européen avec près d'une centaine d'avions sur un millier déployés, la France n'avait pas été associée à l'élaboration des plans en raison de son absence des structures de commandement.
a ensuite souligné que la participation pleine et entière de la France aux organes de l'OTAN ne signifiait en aucun cas l'abdication de l'indépendance nationale en matière de politique étrangère, ni un alignement sur les Etats-Unis.
Il a rappelé que la règle de base du fonctionnement de l'OTAN était la prise de décision par consensus et que chaque Etat membre restait maître de ses positions. Il a cité à cet égard l'exemple de l'Allemagne qui, lors du conflit irakien, s'était fermement opposée à la politique américaine.
Il a également indiqué que la clarification de la position de la France au sein de l'Alliance était de nature à favoriser les progrès de la politique européenne de sécurité et de défense, certains de nos partenaires européens voyant une contradiction entre la volonté de la France d'engager une coopération plus poussée en matière de défense, tout en maintenant une spécificité qui, dans ce domaine, la démarque nettement de ces mêmes alliés européens, puisque ces pays conçoivent l'OTAN comme un cadre naturel et essentiel pour leur sécurité.
Il a souligné, à cet égard, le changement d'attitude de certains de nos alliés européens traditionnellement attachés au lien transatlantique et à l'OTAN qui, comme la Pologne, participent pleinement aux opérations de la politique européenne de sécurité et de défense de l'Union européenne, telles que l'opération EUFOR au Tchad et en République Centrafricaine ou l'opération EULEX au Kosovo.
Enfin, M. Bernard Kouchner a estimé que la participation pleine et entière de la France aux organes de l'OTAN serait un moyen de peser plus fortement sur les réflexions concernant la définition du nouveau concept stratégique de l'OTAN.
A cet égard, M. Bernard Kouchner a indiqué que, parmi les principales questions qui devraient être au centre des débats sur le futur concept stratégique, figuraient notamment la poursuite de la politique d'élargissement de l'Alliance et les relations avec la Russie, qui donnent lieu à des divergences entre alliés européens, certains, notamment les pays d'Europe centrale et orientale, continuant de percevoir la Russie avant tout comme une menace, alors que d'autres, comme la France et l'Allemagne, soutiennent la recherche d'une approche plus coopérative.