a rappelé que le colloque international sur le thème « Alcool et grossesse », qui devait être organisé par l'association Réunisaf et qui avait finalement dû être annulé pour des raisons financières, devait réunir des spécialistes reconnus. Elle s'est réjouie de ce que Mme Gisèle Gautier, présidente, répondant à son invitation, ait décidé de maintenir son déplacement en dépit de l'annulation de ce colloque.
Elle a rappelé la gravité que revêtent, à La Réunion, les deux problèmes abordés au cours de cette visite.
Elle a tout d'abord indiqué que la violence à l'égard des femmes y était beaucoup plus développée qu'en métropole : 21 % des femmes déclarent en effet avoir été victimes de violences au cours des 12 derniers mois et l'indice global de violence conjugale est de 15 % contre 9 % en métropole. Elle a relevé que ce problème était aggravé par l'insularité, qui rendait plus problématique la mise à l'abri des victimes, sauf à les envoyer en métropole, ce qui pouvait s'avérer déstabilisant pour elles. Elle a également évoqué les perturbations que ces violences entraînent souvent dans la scolarité des enfants. En outre, elle a souligné que, de l'aveu de certains magistrats, l'Etat n'était pas toujours en mesure de protéger les victimes contre le risque de récidive.
Evoquant ensuite le syndrome d'alcoolisation foetale (SAF), elle a rappelé qu'il constituait, à La Réunion, la première cause de retard mental non génétique et qu'il pourrait être évité par des politiques de prévention. Elle s'est réjouie de ce qu'à son initiative, une disposition législative prévoie désormais l'obligation de faire figurer sur les étiquettes des bouteilles de boissons alcoolisées un pictogramme ou un message d'information sur les dangers de la consommation d'alcool pendant la grossesse. Elle a rappelé que d'autres amendements avaient également été adoptés à son initiative pour prévoir des campagnes d'information, d'abord dans les lycées et les collèges, mais aussi en direction du grand public, tout en regrettant que ces dispositions ne soient pas encore suffisamment mises en oeuvre dans la pratique.
Elle a souhaité que les actions qui sont conduites à La Réunion par l'association Réunisaf fassent l'objet d'une évaluation, avant d'être, le cas échéant, étendues à la métropole, soulignant à nouveau l'intérêt des témoignages apportés par les mères d'enfants victimes du SAF, qui constituent à la fois un moyen de sensibilisation extrêmement fort et un vecteur de réhabilitation pour ces femmes.
Elle a également souligné l'intérêt des expériences d'accueil familial temporaire de victimes de violences conjugales et de groupes de parole pour les hommes violents, et elle a souhaité que ces expériences puissent être généralisées en métropole.