a accueilli M. Michel Miraillet en rappelant que son audition s'inscrivait dans le cycle de rencontres que la commission des affaires étrangères et de la défense avait ouvert avec la récente audition du ministre des affaires étrangères et européennes, sur les conséquences de la crise économique et financière sur la sécurité et la défense.
Il a rappelé que le rapport annuel d'évaluation des menaces des seize agences de sécurité et de renseignement américaines présenté par l'amiral Dennis Blair, directeur national du renseignement, identifiait comme première menace sur la sécurité globale des Etats-Unis la crise économique mondiale et son impact déstabilisateur sur les alliés et les adversaires, dont « la probable diminution de la capacité des alliés des Etats-Unis pour assurer leur défense et leurs obligations humanitaires.» Ce document précise que « la première question qui se pose à court terme à la sécurité des Etats-Unis est la crise économique mondiale et ses implications géopolitiques », avant même le terrorisme international.
a rappelé que ce rapport était complété, sous un angle plus économique, par celui du FMI sur les conséquences de la crise en matière de développement, et par celui de l'OMC sur l'impact qu'elle a sur le commerce international.
Il a précisé que l'audition de M. Michel Miraillet intervenait après les réunions du G20 à Londres et le sommet de l'OTAN à Strasbourg-Kehl, et a estimé que la première question à poser est de savoir si l'action de la communauté internationale autorise un certain optimisme, alors même que les experts affirment ne pouvoir se prononcer sur la perspective d'un début de relance en 2010. Faute d'une amélioration rapide de la situation, les conséquences géostratégiques en matière d'instabilité mondiale seraient considérables.
La seconde et très vaste interrogation porte sur l'impact de la crise sur la France et, singulièrement, sur le secteur de la défense car l'aggravation du déficit budgétaire et le recul de la croissance ne pourront être neutres sur l'évolution des ressources et des dépenses de la défense. Ainsi, la loi de finances pour 2009 et la loi de programmation militaire (LPM) sont-elles toujours des cadres pertinents, et quelles seront les conséquences de la crise sur l'industrie de la défense, en particulier les PME, et sur les exportations d'armement ? Le niveau des ressources disponibles permettra-t-il le maintien de l'emploi des forces au niveau prévu en 2009 ? Dans ce contexte, l'aggravation de la situation internationale permettra-t-elle à notre pays de continuer à déployer un volume de troupes suffisant ? Le maintien de cet effort nécessaire à notre sécurité, conjugué à la baisse des ressources, ne portera-t-il pas un coup sévère aux programmes d'équipement prévus dans la LPM ? L'impact de la crise financière nationale permettra-t-il de réaliser les réductions d'effectifs prévues au sein du ministère, alors que le chômage s'aggrave, et les perspectives de ressources exceptionnelles ne seront-elles pas affectées par le recul du marché immobilier ?