Intervention de Michel Miraillet

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 7 avril 2009 : 1ère réunion
Conséquences de la crise économique et financière en matière de sécurité et de défense — Audition de M. Michel Miraillet délégué aux affaires stratégiques au ministère de la défense

Michel Miraillet, délégué aux affaires stratégiques au ministère de la défense :

a considéré qu'il n'y avait rien de très novateur dans ce premier discours d'un Président des Etats-Unis, peu familier des questions nucléaires et de dissuasion. La vraie question réside dans l'utilisation et la perception du discours de Prague que feront l'ensemble des acteurs de la prochaine conférence de révision du traité de non prolifération prévue en 2010, dans un contexte où l'accent mis sur le désarmement des puissances nucléaires reconnues continue de primer sur la condamnation des Etats proliférateurs comme l'Iran. Sur le fond, l'élimination des armes nucléaires a toujours été défendue par les Etats-Unis, et par la France, comme but ultime dans le cadre « d'un désarmement général et complet ». Le discours du Président américain fait suite à une année de campagne électorale au cours de laquelle certains démocrates plaidaient pour un geste significatif en faveur du désarmement nucléaire qui aurait limité l'arsenal américain à un maximum de 1 000 têtes nucléaires, dans une première étape. Ce choix n'a pas été suivi par la nouvelle administration démocrate, beaucoup plus prudente et réaliste dans son approche actuelle. Celle-ci vise d'abord à relancer les discussions avec Moscou sur un nouvel accord Start III, en offrant au passage et à peu de frais l'occasion d'une reconnaissance du statut particulier de Moscou. Le discours du Président américain donne certes l'impression d'un nouveau geste important, mais les limites de l'exercice vont très vite se faire sentir. Start III devrait au mieux reprendre les objectifs, dans un cadre cette fois vérifiable, du traité SORT soit 1 700 à 1 500 têtes. Etats-Unis et Fédération de Russie seront également confrontés au coût du démantèlement. Mais la vraie difficulté pour la France, dans les enceintes internationales sera de rappeler qu'elle n'entend pas s'inscrire dans un exercice de réduction supplémentaire dans le contexte actuel, alors même que ses efforts de désarmement sont exemplaires.

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