Intervention de Jean-Louis Chaussade

Commission des affaires économiques — Réunion du 23 janvier 2008 : 2ème réunion
Environnement — Audition M. Jean-Louis Chaussade directeur général exécutif de suez environnement

Jean-Louis Chaussade, directeur général exécutif de Suez Environnement :

Après avoir souligné que les conseils d'administration de GDF et de Suez avaient approuvé, le 2 septembre 2007, les nouvelles lignes du projet de fusion tenant compte des orientations fixées par le Président de la République, notamment les conditions de parité d'échange des actions et la part de l'Etat au sein du capital de la nouvelle entité, M. Jean-Louis Chaussade, directeur général exécutif de Suez Environnement, a détaillé les modalités de mise en bourse de celui-ci.

Peu avant la fusion effective entre GDF et Suez, soit à la fin du premier semestre 2008, 65 % du capital de Suez Environnement sera distribué aux 450.000 actionnaires de Suez, le groupe conservant les 35 % restants. Ainsi, le marché ne sera pas sollicité lors de cette opération, ce qui devrait limiter les risques dans le contexte d'agitation actuelle des marchés financiers. Par ailleurs, Suez restera l'actionnaire de référence de Suez Environnement aux côtés de ses grands actionnaires, Albert Frère, la Caisse des dépôts et consignations et Areva notamment, afin de créer un pôle de stabilité dans l'actionnariat de la nouvelle entité. De plus, le pacte d'actionnaires qui les lie les oblige à conserver les actions de Suez Environnement pendant une durée de trois ans pour bénéficier d'un cadre fiscal favorable, ce qui renforcera la stabilité de l'entreprise.

Après avoir ajouté que l'introduction en bourse de Suez Environnement n'emporterait aucune conséquence sur les contrats passés notamment avec les collectivités territoriales, il a précisé que M. Gérard Mestrallet demeurerait le président de cette nouvelle entreprise et que lui-même conserverait ses fonctions actuelles, tout comme les équipes en place.

Présentant ensuite les activités de Suez Environnement dans les domaines de l'eau et de la propreté, exercées par l'intermédiaire de trois filiales, la Lyonnaise des eaux, Sita et Degrémont, M. Jean-Louis Chaussade a indiqué que l'entreprise avait pour mission de répondre aux besoins fondamentaux en services environnementaux et contribuer à atteindre les objectifs définis par les politiques de développement durable et de lutte contre le réchauffement climatique.

Puis il a présenté les grands chiffres de Suez Environnement pour l'année 2006. L'entreprise emploie plus de 60.000 personnes, dont 30.000 en France, dessert 68 millions d'habitants en eau potable, offre à 44 millions de personnes des services d'assainissement et à 47 millions des services de propreté, et a investi 56 millions d'euros dans les activités de recherche et développement. Par ailleurs, son chiffre d'affaires s'est élevé à 11,4 milliards d'euros et devrait dépasser les 12 milliards en 2007 et son résultat brut d'exploitation a atteint 2 milliards d'euros, le résultat net se montant à 1 milliard. En définitive, Suez Environnement, présente dans 50 pays, devrait figurer parmi les 35 plus grandes sociétés françaises, l'entreprise devenant alors l'un des deux leaders mondiaux dans le domaine de l'environnement.

a également expliqué que les besoins en matière de services environnementaux étaient en croissance dans le monde, favorisant ainsi l'émergence de quelques grands groupes dans ce secteur, notamment en Asie. Puis il a indiqué que, sur le marché français, Suez Environnement était le deuxième acteur dans les métiers de l'eau avec une part de marché de 20 %, derrière Veolia et devant le groupe Saur.

Puis il a relevé que le groupe avait activement participé aux travaux du Grenelle de l'environnement et avait, dans ce cadre, formulé un certain nombre de propositions s'articulant autour de trois thèmes. Pour réduire la consommation d'énergie, Suez Environnement envisage de développer des usines d'eaux résiduaires à « énergie positive », ce qui suppose de conduire d'importants travaux de recherche. En matière de recyclage, déjà largement effectif pour des matières premières comme l'acier, les métaux non ferreux, le papier, un effort particulier doit être réalisé pour le plastique. Enfin, à propos du traitement des eaux résiduaires, secteur dans lequel la France est en retard par rapport à ses engagements communautaires, il est proposé que les usines de traitement puissent être financées en partie par des acteurs privés ou que ces eaux puissent être réutilisées dans les régions en déficit hydraulique.

a ensuite évoqué la répartition géographique des activités de l'entreprise, celles-ci s'exerçant à 79 % en Europe, tout en notant que les Etats-Unis, l'Australie, le Moyen-Orient et l'Asie constituaient des zones du monde où Suez Environnement, déjà présente, entendait continuer son développement. Il a relevé que l'Inde, pays où le groupe est peu développé, et la Chine, dont le gouvernement a annoncé son intention d'investir 300 milliards d'euros au cours des cinq prochaines années pour la construction de stations d'épuration, constituaient des cibles privilégiées. En Chine, les préoccupations en matière d'environnement, notamment de qualité des eaux, sont devenues particulièrement prégnantes, le pays craignant que sa croissance ne soit remise en cause par la poursuite du modèle actuel de développement qui ne maîtrise pas les pollutions de toutes origines.

Puis il a souligné que Suez Environnement était un partenaire historique des collectivités territoriales, considérant que le modèle des délégations de service public, qui permet au délégataire de conserver un contrôle de l'activité tout en offrant une haute qualité de service aux usagers, expliquait vraisemblablement le leadership français dans les métiers du secteur de l'environnement. L'Espagne, où Suez Environnement a racheté un acteur important de la filière, et l'Italie ont opté pour ce modèle. Il a estimé que ce mode de gestion répondait à l'ensemble des besoins des collectivités territoriales, même si d'autres modèles peuvent également bien fonctionner, comme au Moyen-Orient ou en Algérie, où le groupe ne fait qu'administrer des investissements réalisés par la puissance publique.

Dans ces conditions, il a expliqué que Suez Environnement souhaitait poursuivre son développement en Europe, en particulier dans les pays de l'Est, mais aussi en Australie, où l'eau fait cruellement défaut ou en Afrique du Nord et investissait à cet effet. La forte progression du marché des services environnementaux ainsi que la technicité des savoir-faire et le besoin d'une solide assise financière, points forts de l'entreprise, lui garantissent une croissance soutenue.

En conclusion, M. Jean-Louis Chaussade s'est déclaré confiant quant au succès de l'opération d'introduction en bourse du capital de Suez Environnement compte tenu du contexte porteur dans lequel elle évolue, de l'existence d'un pôle d'actionnaires de référence stable et des synergies importantes subsistant avec le groupe Suez. Il a estimé que la fusion entre GDF et Suez permettrait de donner naissance à deux grands acteurs de l'économie, l'un dans le domaine de l'énergie, l'autre dans celui de l'environnement.

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