Ayant indiqué qu'il était accompagné de Mme Josseline de Clausade, rapporteur général de la commission, de MM. Erik Orsenna, Eric Labaye, Théodore Zeldin et de Mme Michèle Debonneuil, membres de la commission, M. Jacques Attali a souligné que cette dernière regroupait, non des experts, mais des praticiens, caractérisés par leur grande diversité en termes d'activité professionnelle (personnalités politiques, chefs d'entreprise, syndicalistes, économistes, démographes, psychanalyste...) et origine géographique. Faisant observer que le rapport, rédigé avec l'aide de 35 collaborateurs et au terme de plus de 400 auditions, avait été approuvé à l'unanimité de ses membres, il a tenu à remercier le Sénat, ses membres et son administration pour leur coopération et a rappelé que l'ensemble des propositions du rapport y avaient été élaborées.
Soulignant que les membres de la commission avaient travaillé avec une entière liberté, sans parti pris politique et en recherchant les expériences couronnées de succès à l'échelon tant local que planétaire, il a indiqué avoir donné la priorité, tout au long de l'instruction, à la lutte contre la précarité, notamment des jeunes. Le rapport, d'aspect très pratique, possède une cohérence globale, nécessitant de prendre en compte l'ensemble de ses propositions, sachant néanmoins que les représentants nationaux et gouvernementaux l'utiliseraient à leur guise.
A propos de la croissance mondiale, dont il a noté qu'elle était et demeurerait forte, malgré la crise financière, il a qualifié de très importants les atouts et le potentiel de notre pays pour y participer. Le basculement d'une économie matérielle à une économie de la connaissance va accroître la concurrence provenant en particulier de pays émergents ayant compris l'enjeu majeur que constituent les investissements immatériels. Dès lors, il convient d'augmenter en priorité les crédits publics consacrés à l'enseignement, à commencer par ceux profitant à l'école maternelle, et plus particulièrement à la formation des assistantes maternelles, ainsi qu'aux crèches, afin d'éviter les sorties prématurées d'élèves du système scolaire.
Les moyens doivent être également concentrés sur l'enseignement supérieur, afin de mettre en place dix universités d'envergure mondiale, en supprimant les cloisonnements avec la recherche. D'excellente qualité, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) est excessivement diversifié dans ses activités et doit être recentré. Les chercheurs ne devraient plus occuper leur emploi durant toute leur carrière, mais être recrutés au moyen de contrats de quatre ans renouvelables trois fois au maximum, leur évolution vers des postes d'enseignement devant être facilitée. La nécessité impérative d'un contrôle et d'une évaluation de l'enseignement supérieur doit conduire l'agence venant d'être créée à cet effet à commencer très rapidement à fonctionner.
Grande faiblesse française, le développement des petites et moyennes entreprises (PME) doit être encouragé à travers la fixation, par la loi, à 29 jours du délai maximum de paiement. Inspirée des exemples britannique et américain, une agence regroupant les fonctionnaires chargés du contrôle social et fiscal des PME aurait des missions d'assistance et de conseil aux entreprises. Comme c'est le cas en Allemagne, les grandes entreprises doivent être davantage au service des plus petites.