a d'emblée déclaré que le modèle économique de la radio généraliste est dynamique. Il devrait le rester, dans la mesure où la radio constitue un média à la fois très populaire, puisqu'il rassemble 81,5 % des Français, souple, réactif et mobile. Mais la spécificité de la radio est aussi qu'elle vit exclusivement de la publicité, au contraire de la télévision qui a trouvé de nouveaux modes de financement. Ainsi, en raison de l'arrivée de nouveaux médias et de la situation de crise du marché publicitaire, le média radio est dans une crise conjoncturelle à laquelle Europe 1 n'échappe pas. Une chute de 10 à 20 % du chiffre d'affaires peut être anticipée pour l'année 2009.
Il a indiqué que les difficultés du marché de la publicité étaient liées à celles des grands annonceurs de la grande distribution, des banques et de l'automobile. Un facteur aggravant pour les radios résulte des obligations en matière de mentions légales qui pénalisent la diffusion claire des messages, notamment les plus courts.
Il s'est cependant félicité qu'Europe 1 parvienne, dans ce contexte, à améliorer son audience et à gagner des parts de marché publicitaire. L'idée principale pour renforcer ce dynamisme est de travailler sur le coeur de métier d'Europe 1, qui doit être une radio à la fois généraliste, populaire et exigeante, présente sur l'information, le divertissement, la musique et le sport. Il faut en outre que le lien avec l'auditeur soit renforcé. C'est la raison pour laquelle Europe 1 s'installe chaque mois dans une ville et va à la rencontre de sa population.
Il a ensuite insisté sur l'exhaustivité de l'offre d'Europe 1, qui se décline sur Internet, sur les mobiles et sur la radio numérique terrestre :
- le site Internet est une référence en matière d'information, de sport, d'économie et de services, édite des contenus spécifiques et fournit des données locales. Il est aussi un support radiophonique, puisque 13 millions de Français écoutent la radio sur Internet, ce qui permet à la chaîne de gagner 10 % d'auditeurs. La mise en place d'un outil de mesure du nombre d'auditeurs sur Internet par Médiamétrie permet au demeurant de commercialiser cette audience ;
- en matière de téléphonie mobile, Europe 1 existe via une application sur l'« Iphone », et prochainement sur le « Googlephone » ;
- la radio numérique terrestre (RNT) aura pour atouts la gratuité et la facilité d'accès.
Rappelant que 20 % des auditeurs d'Europe 1 écoutent encore la radio sur les longues ondes, M. Alexandre Bompard, président-directeur général d'Europe 1, a toutefois mis en avant le fait que les chaînes devaient dorénavant financer 4 grands réseaux (longues ondes, FM, Internet et la RNT), ce qui représente une réelle difficulté dans un contexte budgétaire difficile.
Il a estimé qu'afin de briser sa dépendance à la ressource publicitaire, qui représente 98 % de son budget, Europe 1 doit définir un nouveau modèle s'appuyant sur la monétisation des partenariats, l'utilisation des marques que la chaîne a créées, et, éventuellement, les paris en ligne. Par ailleurs, les évolutions réglementaires suivantes seraient les bienvenues :
- l'actualisation des seuils anticoncentration ; reconnaissant l'intérêt des radios locales, qui représentent 30 % de la bande FM, il a néanmoins souligné que ces seuils limitaient l'accès des grandes radios à certains départements ;
- et la remise en cause du système des mentions légales.
Un débat s'est ensuite engagé.