Commission de la culture, de l'éducation et de la communication

Réunion du 24 juin 2009 : 1ère réunion

Résumé de la réunion

Les mots clés de cette réunion

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La réunion

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La commission a tout d'abord entendu M. Alexandre Bompard, président-directeur général d'Europe 1.

Debut de section - Permalien
Alexandre Bompard, président-directeur général d'Europe 1

a d'emblée déclaré que le modèle économique de la radio généraliste est dynamique. Il devrait le rester, dans la mesure où la radio constitue un média à la fois très populaire, puisqu'il rassemble 81,5 % des Français, souple, réactif et mobile. Mais la spécificité de la radio est aussi qu'elle vit exclusivement de la publicité, au contraire de la télévision qui a trouvé de nouveaux modes de financement. Ainsi, en raison de l'arrivée de nouveaux médias et de la situation de crise du marché publicitaire, le média radio est dans une crise conjoncturelle à laquelle Europe 1 n'échappe pas. Une chute de 10 à 20 % du chiffre d'affaires peut être anticipée pour l'année 2009.

Il a indiqué que les difficultés du marché de la publicité étaient liées à celles des grands annonceurs de la grande distribution, des banques et de l'automobile. Un facteur aggravant pour les radios résulte des obligations en matière de mentions légales qui pénalisent la diffusion claire des messages, notamment les plus courts.

Il s'est cependant félicité qu'Europe 1 parvienne, dans ce contexte, à améliorer son audience et à gagner des parts de marché publicitaire. L'idée principale pour renforcer ce dynamisme est de travailler sur le coeur de métier d'Europe 1, qui doit être une radio à la fois généraliste, populaire et exigeante, présente sur l'information, le divertissement, la musique et le sport. Il faut en outre que le lien avec l'auditeur soit renforcé. C'est la raison pour laquelle Europe 1 s'installe chaque mois dans une ville et va à la rencontre de sa population.

Il a ensuite insisté sur l'exhaustivité de l'offre d'Europe 1, qui se décline sur Internet, sur les mobiles et sur la radio numérique terrestre :

- le site Internet est une référence en matière d'information, de sport, d'économie et de services, édite des contenus spécifiques et fournit des données locales. Il est aussi un support radiophonique, puisque 13 millions de Français écoutent la radio sur Internet, ce qui permet à la chaîne de gagner 10 % d'auditeurs. La mise en place d'un outil de mesure du nombre d'auditeurs sur Internet par Médiamétrie permet au demeurant de commercialiser cette audience ;

- en matière de téléphonie mobile, Europe 1 existe via une application sur l'« Iphone », et prochainement sur le « Googlephone » ;

- la radio numérique terrestre (RNT) aura pour atouts la gratuité et la facilité d'accès.

Rappelant que 20 % des auditeurs d'Europe 1 écoutent encore la radio sur les longues ondes, M. Alexandre Bompard, président-directeur général d'Europe 1, a toutefois mis en avant le fait que les chaînes devaient dorénavant financer 4 grands réseaux (longues ondes, FM, Internet et la RNT), ce qui représente une réelle difficulté dans un contexte budgétaire difficile.

Il a estimé qu'afin de briser sa dépendance à la ressource publicitaire, qui représente 98 % de son budget, Europe 1 doit définir un nouveau modèle s'appuyant sur la monétisation des partenariats, l'utilisation des marques que la chaîne a créées, et, éventuellement, les paris en ligne. Par ailleurs, les évolutions réglementaires suivantes seraient les bienvenues :

- l'actualisation des seuils anticoncentration ; reconnaissant l'intérêt des radios locales, qui représentent 30 % de la bande FM, il a néanmoins souligné que ces seuils limitaient l'accès des grandes radios à certains départements ;

- et la remise en cause du système des mentions légales.

Un débat s'est ensuite engagé.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Thiollière

a souhaité savoir comment Europe 1 parvenait à augmenter le nombre de ses auditeurs et connaître le sentiment du président-directeur général d'Europe 1 sur le choix du Conseil supérieur de l'audiovisuel de lancer la RNT dans les seules villes de Paris, Marseille et Nice.

Debut de section - Permalien
Alexandre Bompard, président-directeur général d'Europe 1

a insisté sur le fait que, plutôt que de respecter la règle traditionnelle de la radio, qui consiste à ne modifier les grilles de programmes que très lentement, Europe 1 a fait le choix de bouleverser son offre. Ce dynamisme lui a permis d'attirer de nouveaux clients, dont de nombreux auditeurs entre 20 et 30 ans. Une grille diversifiée avec des moments privilégiés d'écoute pour chaque génération est la clef de la réussite.

Debut de section - PermalienPhoto de Monique Papon

A Mme Monique Papon qui regrettait la timidité de la chaîne vis-à-vis des élus locaux, il a répondu que les déplacements mensuels étaient l'occasion de faire participer ces élus aux émissions d'Europe 1, mais que cette participation devenait en effet trop ponctuelle. Il a ajouté que les correspondants de la station dans toutes les régions françaises permettaient également une présence de la vie régionale sur la radio.

Debut de section - PermalienPhoto de Ivan Renar

a demandé quels étaient les moyens pour la radio de diversifier son auditoire d'une part, et d'assurer son indépendance éditoriale, d'autre part.

Debut de section - Permalien
Alexandre Bompard, président-directeur général d'Europe 1

a donné comme exemple d'évolution le choix de fixer de véritables tranches horaires pour l'information tout en la traitant de manière moins rébarbative, ce qui a permis d'augmenter l'audience « jeune » sur ce créneau. Il a ensuite indiqué qu'une règle simple est fixée à Europe 1 : les journalistes sont complètement libres de traiter de tous les sujets, notamment économiques. Si un annonceur se plaint, la station n'infléchit en rien son comportement, au risque que certains d'entre eux la boycottent.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Dauge

A M. Yves Dauge qui l'interrogeait sur les dimensions culturelles et francophones d'Europe 1, il a répondu que la station rencontrait un réel succès avec la diffusion de concerts évènementiels. La vocation initiale d'Europe 1 de détection de nouveaux talents doit en outre être maintenue. Enfin, le rayonnement francophone de la radio a longtemps été limité du fait de sa diffusion uniquement hertzienne, mais le développement d'Internet et de la radio sur les téléphones mobiles permet de toucher une population plus importante à l'étranger.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Pierre Signé

a, quant à lui, considéré que la publicité nuisait à la qualité des programmes, dont certains ne faisaient pas de l'exigence leur priorité.

Debut de section - Permalien
Alexandre Bompart

a répondu que 40 % des journalistes de la chaîne étaient aussi présents sur un autre média, en général de service public. En outre Europe 1 a développé des partenariats ayant permis l'organisation d'expositions comme celle relative à Andy Warhol. Enfin la diffusion de lectures de livres à partir de minuit rencontre un réel succès d'audience.

Debut de section - PermalienPhoto de Béatrice Descamps

a pour sa part déploré la mauvaise qualité de l'expression française à la radio.

Debut de section - Permalien
Alexandre Bompart

a reconnu un relâchement linguistique regrettable, souligné par de nombreux auditeurs, contre lequel il essaie de lutter en ayant des entretiens avec les journalistes et animateurs sur cette question. La progression en la matière reste cependant assez faible.

Debut de section - Permalien
Mm. Philippe Gault, vice-président, du Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI)

Puis la commission a entendu MM. Philippe Gault, président, et Mathieu Quétel, vice-président, du Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI).

Debut de section - Permalien
Philippe Gault, président du syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI)

Présentant tout d'abord son organisation, M. Philippe Gault, président du syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI) a indiqué qu'elle représente plus de 150 entreprises, dont l'audience cumulée constitue un quart de l'audience nationale, avec 10 millions d'auditeurs quotidiens. Le groupement d'intérêt économique (GIE) mis en place par 118 entreprises du SIRTI a, au demeurant, un marché publicitaire national important, géré par la régie publicitaire de TF1 depuis le 1er janvier dernier. Les petites et moyennes entreprises membres du SIRTI, en dépit de leurs 2 000 salariés, ont cependant des capacités de développement difficiles, principalement en raison de la rareté des fréquences radios. Les télévisions membres du SIRTI sont moins nombreuses, en raison d'un modèle économique plus complexe.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Morin-Desailly

a souhaité avoir des informations complémentaires à la fois sur la formation des journalistes des radios du SIRTI et sur les conditions de réussite du passage à la radio numérique terrestre (RNT) pour ces radios.

Debut de section - Permalien
Mathieu Quétel, vice-président du SIRTI

a répondu de la manière suivante :

- les journalistes des radios indépendantes ont le plus souvent une formation classique, mais ont parfois été formés en interne, ce qui constitue une spécificité ;

- si le succès de la télévision numérique terrestre est incontestable, la réussite du passage à la RNT est beaucoup moins assurée, dans la mesure où celle-ci n'apporte pas une offre suffisamment élargie et en raison du choix du Conseil supérieur de l'audiovisuel de la lancer par étapes, en commençant par les villes de Paris, Marseille et Nice.

Debut de section - PermalienPhoto de Serge Lagauche

Après avoir souligné que le choix du CSA de lancer la RNT par étapes était lié à l'extinction progressive de la diffusion de Canal + en mode analogique, M. Serge Lagauche a demandé si le SIRTI avait engagé une réflexion collective sur le développement de la RNT.

Debut de section - Permalien
Mathieu Quétel, vice-président du SIRTI

a justifié ses critiques à l'encontre du CSA de la façon suivante :

- le choix de l'autorité de régulation de procéder par régions successives ne prend en compte ni les problèmes industriels liés à la fabrication des nouveaux récepteurs numériques, ni l'importance de la médiatisation et de l'accompagnement du lancement de la RNT pour sa réussite, ni encore les problèmes de multiplexage que la RNT va poser ;

- un lancement national sur dix-neuf villes au moment où Canal + aura fini de basculer vers le numérique aurait été à la fois plus simple, plus cohérent et plus efficace. Le problème n'est donc pas lié à la décision du CSA de promouvoir la RNT mais plutôt au calendrier choisi.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Laborde

Ayant noté que le développement des télévisions locales était difficile, Mme Françoise Laborde a souhaité savoir quelles étaient les télévisions indépendantes membres du SIRTI.

Debut de section - Permalien
Philippe Gault, président du syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI)

a déclaré que les télévisions appartenant au SIRTI étaient le plus souvent des chaînes thématiques fonctionnant sur le modèle de l'abonnement.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Thiollière

s'est interrogé sur la possibilité pour les radios à vocation nationale de connaître un développement harmonieux sur la RNT dans la mesure où les appels à candidature sont régionaux.

Debut de section - Permalien
Philippe Gault, président du syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI)

a reconnu qu'il s'agissait d'une situation paradoxale et a regretté que le projet de la RNT ne soit pas mieux piloté.

Debut de section - Permalien
Michel Thiollière rapporteur

Au cours de la même réunion, la commission a nommé M. Michel Thiollière rapporteur du projet de loi n° 498 (2008-2009) relatif à la protection pénale de la propriété littéraire et artistique sur internet.